• Dimanche 19 janvier 1975 :

    Accalmie relative au Arkoub :

    Violent accrochage entre les Fedayin et les israéliens en Galilée :

    Hier, une accalmie relative a régné dans l’Arkoub, région contre laquelle l’artillerie israélienne ne s’est pas déchaînée avec la même violence que dans les journées précédentes. L’événement le plus marquant aura été un accrochage, dans la zone frontalière, entre une unité de commandos palestiniens et les forces israéliennes. Cet incident a eu lieu en Haute-Galilée, et les habitants de Marwahin, village libanais situé à quelque 500 mètres de la frontière, ont pu en être témoins.

    Ils ont indiqué que des 2 côtés l’on avait utilisé des mortiers et des armes automatiques. Tel-Aviv prétend que 3 Fedayin ont été tués au cours de cet accrochage, ajoutant que les gardes-frontières qui s’étaient opposés à eux n’ont été atteints que de blessures légères. Un porte-parole militaire a déclaré que l’affrontement s’était déroulé à 1 Km de la coopérative agricole de Zarit, dans le secteur central de la région frontalière. Il a ajouté que les guérilleros avaient d’abord lancé des grenades sur une patrouille mais qu’ils avaient été pris entre 2 feux par un détachement israélien ayant été dépêché en renfort. Toujours selon le porte-parole sioniste, les commandos palestiniens ont été trouvés porteurs de fusils mitrailleurs et d’engins RPG de fabrication soviétique.

    La version palestinienne :

    L’agence palestinienne Wafa a pour sa part publié un communiqué faisant état des éléments suivants :

    -Une unité combattante a tendu une embuscade à des véhicules militaires israéliens à Zarit, samedi matin à l’aube, attaquant un camion et le touchant de plein fouet. Le poids lourd a pris feu. Wafa ajoute, dans un second communiqué, que sur ordre du commandement militaire palestinien, plusieurs unités avaient reçu la mission d’attaquer un rassemblement de blindés à Zarit, dont plusieurs points de jonction ont pu être détruits. Selon Wafa, l’accrochage avec les gardes-frontière serait survenu à ce moment et la patrouille attaquée aurait été encerclée. A la suite de quoi, les israéliens ont envoyé des renforts, sans parvenir à sauver les leurs. Les combats ont duré plus de 2h30 et l’ennemi a subi de lourdes pertes, 2 de ses blindés ayant été détruits. Wafa reconnaît enfin que 3 fedayin ont été tués et 4 autres blessés au cours de ce violent accrochage, le 1er depuis le 31 décembre dernier.

    Incident a Saf el-Hawa:

    Par ailleurs, le ministère de la Défense nationale a fait paraitre le communiqué suivant:

    «Samedi à 3h, une voiture de tourisme libanaise est parvenue à un barrage militaire à Saf el-Hawa, à la frontière Sud. A peine le véhicule s’était-il arrêté que 2 hommes armés en sont descendus, ont pris position sur les 2 côtés de la route et ont aussitôt ouvert le feu sur les membres de la patrouille, tandis qu’un 3e homme tirait de l’intérieur de la voiture et a tenté de lancer une grenade à main. Les soldats ont été contraints de répondre au tir pour se défendre. 3 personnes ont été mortellement atteintes et le conducteur de la voiture, un libanais, a été arrêté. L’affaire a été déférée devant la justice militaire et une enquête a été ouverte.

    La veille, un élément armé, dont l’identité n’a pas été établie, avait été appréhendé à la frontière Sud, alors qu’il se terrait dans le coffre arrière d’une voiture privée libanaise.

    Le ministère de la Défense lance un appel à la sagesse dans les circonstances délicates que traverse le pays afin de ne pas servir les plans de l’ennemi ».


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  • Samedi 18 janvier 1975 :

    Alors que Sabra est chargé de demander la réunion du Conseil Arabe de Défense :

    Frangié et Solh confèrent avec Arafat :

    Dans l’Arkoub, duels d’artillerie et combats se poursuivent, mais la tension a légèrement décru :

    Au moment où l’ambassadeur du Liban au Caire, M. Mohamed Sabra, quittait Beyrouth, où il avait été convoqué 24h plus tôt, pour la capitale égyptienne avec mission de demander la réunion du Conseil Arabe de Défense, M. Yasser Arafat était reçu à Baabda par le chef de l’Etat.


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  • Vendredi 17 janvier 1975 :

    La grande escapade est finie :

    I. Samadi, le dernier lieutenant de Kaddour, arrêté :

    L’affaire des hors-la-loi de Tripoli a trouvé hier son véritable épilogue. Le dernier fugitif de la bande d’Ahmed Kaddour, Ibrahim Samadi, a été arrêté le soir dans un immeuble du quartier de Kobbé. Il s’est rendu aux forces de l’ordre sans opposer de résistance.

    Au major Albert Samaha, qui se trouvait à la tête des agents de la Brigade 18 qui ont opéré l’arrestation, Samadi devait demander une faveur : revoir sa femme et ses enfants (sa fille aînée a 5 ans) avant de se retrouver en prison. La scène d’adieu a été si touchante que tout le monde, du hors-la-loi au major Samaha, en a eu les larmes aux yeux. Les journalistes présents attestent même que l’officier a glissé 3 grands billets de banque dans la poche du fils de Samadi, un garçonnet de 3 ans.

    Le hors-la-loi a été ensuite déféré devant le juge d’instruction qui a immédiatement entamé son interrogatoire.

    Dans les milieux de l’enquête on aurait appris qu’Ahmed Kaddour et ses lieutenants envisageaient de s’emparer d’une barque de pêche pour gagner les côtes israéliennes. Ceci expliquerait le fait, indique-t-on, que le président de la République des hors-la-loi et ses hommes étaient retournés à Tripoli. Le plan de Kaddour consistait à entrer en contact à la faveur de la nuit avec des pêcheurs tripolitains pour la location d’une embarcation légère.

    D’un autre côté, les responsables de l’ordre ont fait paraître hier le communiqué suivant : « Contrairement à ce qui a été reproduit dans la presse, et après vérification auprès du Parquet général militaire en la personne de M. Assaad Germanos, il apparaît que le lieutenant Jean Kassouf a été blessé, mercredi 15 janvier, au cours de l’échange des coups de feu entre les forces de l’ordre et les hors-la-loi, et non d’une balle perdue au cours d’un baroud d’honneur qui, d’ailleurs, ne s’est pas produit ».

    Quant au lieutenant Kassouf, les médecins qui le soignent considéraient hier que sa vie était hors de danger.


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  • Vendredi 17 janvier 1975 :

    L’ennemi a intensifié son offensive :

    Résistance héroïque à Kfarchouba :

    Selon des informations parvenues à Baabda, les israéliens préparent l’occupation de l’Arkoub :

    L’ennemi israélien a déclenché hier soir à partir de 20h contre le Arkoub l’un des plus formidables tirs d’artillerie que la région ait connus depuis la guerre d’octobre 1973. Tout en prenant pour cible principale la localité de Kfarchouba maintenant presque entièrement détruite, que ses vagues successives de commandos n’ont pas réussi à investir, ses canons à longue portée ont pilonné toute la région allant de Chebaa à l’Est à Fraidiss au Sud. Des obus tirés par l’artillerie à longue portée auraient même été tirés sur la localité de Biré, dans la Bekaa-Ouest. Les localités pilonnées sont celles de Ain-Ata, Kfeir, Kleywat, Mimas, Zaghla, Hebbariyé, Ain-Kinié, Wadi Chebaa et Chowaya.

    L’ennemi a utilisé des canons de très gros calibre : 155 et 175 mm, et les tirs ont été si intensifs qu’en certains endroits, les explosions se suivaient en chapelet.

    Cependant, malgré toutes les rumeurs répandues par Tel-Aviv, et malgré l’ampleur des moyens mis en œuvre, les soldats israéliens n’ont pas réussi malgré plusieurs tentatives à occuper la localité qui, du point de vue stratégique, constitue un centre important. La nouvelle de l’occupation avait été rapportée par la BBC, mais elle a été officiellement démentie par le président du Conseil, M. Rachid Solh, qui a rappelé que le soir du 6 octobre 1973 cette station de radio avait annoncé que l’ennemi se trouvait aux portes de Damas. M. Solh a précisé ensuite que l’armée ripostait à l’artillerie ennemie. De fait, un communiqué militaire annonçait que « l’artillerie libanaise avait bombardé durant 20 minutes au canon de 155 mm des regroupements de blindés basés à Métoulla ».

    Les communiqués palestiniens ont fait état pour leur part de très violents combats en soulignant l’échec, une nouvelle fois, de l’offensive lancée contre Kfarchouba. Le correspondant de l’agence Reuter sur les lieux a confirmé également que la localité était toujours défendue par la Résistance.

    A 18h, le FDLP a publié un communiqué annonçant que l’une de ses unités combattantes en poste face à l’ennemi avait réussi à mettre hors de combat une unité de commandos ennemis qui …… moyen mis en œuvre les soldats. 17h sous le couvert d’un tir de barrage à proximité de la localité. Le communiqué indique que les 15 hommes de l’unité ennemie ont été tués ou blessés et que les Fedayin ont réussi à s’emparer de toutes les armes et de l’équipement qu’ils transportaient. Le FDLP a annoncé qu’il allait bientôt tenir une conférence de presse pour exposer à l’opinion le matériel pris à l’ennemi.

    La destruction de l’unité de commandos israéliens s’est produite dans l’après-midi au moment où l’ennemi tentait de lancer de nouvelles forces dans la roue des combats.

    Les blindés :

    Les bombardements qui durant la nuit de mercredi à jeudi s’étaient poursuivis par intermittence avaient repris dès l’aube, et l’ennemi devait faire intervenir les blindés.


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  • Jeudi 16 janvier 1975 :

    La fin d’une chasse a l’homme de 10 jours :

    Le gangster Ahmed Kaddour capture hier à Beddawi.


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