Jeudi 27 février 1975 :
Troubles sanglants à Saida :
Maarouf Saad atteint de deux balles :
Au cours d’un affrontement entre des manifestants et les forces de l’ordre :
Un militaire tué, deux autres blessés :
Maarouf Saad, ancien député, a été blessé de deux balles à l’abdomen hier matin au cours d’un grave affrontement qui a opposé à Saida les forces de l’ordre à des manifestants qui protestaient, en faveur des pêcheurs, contre l’octroi d’une concession d’exploitation de la faune marine à la société « Protéine ». La fusillade, qui a duré jusqu’en début d’après-midi, a fait un tué –un sous-officier de l’armée –ainsi qu’un blessé grave, un autre militaire, et deux blessés légers.
Les versions quant à la chronologie des faits et au partage des responsabilités diffèrent sensiblement. Les partis progressistes ont publié un communiqué dénonçant « le sanglant complot tramé contre les forces populaires et les légitimes revendications des classes déshéritées… Complot dont font partie les répressions contre les planteurs de tabac, les étudiants et les ouvriers de Ghandour ». Ils ont lancé un appel pour la grève générale illimitée jusqu’au retrait de l’armée et à la « condamnation des agresseurs de M. Saad ». Un comité a été formé et il a été reçu en soirée par le président du Conseil et ministre de l’Intérieur, Rachid Solh, duquel il a exigé le transfert du mohafez du Liban Sud, Henri Lahoud, ainsi que celui du commandant de la région militaire, le colonel Ahmad Zakka.
Le comité a tenu ensuite une conférence de presse au siège du PSP de Kamal Joumblatt.
Bahaeddine Bsat, qui a pris la parole, a mis l’accent sur les points suivants :
-La manifestation s’était déroulée pacifiquement et toutes les fractions de Saida y avaient pris part.
-C’est l’armée qui a ouvert le feu.
-Il a été tiré non sur les manifestants, mais sur Maarouf Saad uniquement. Il s’agit donc d’une tentative d’assassinat en bonne et due forme.