• Compagnie de montagne de l'armee libanaise

    La compagnie montagne de l'armée libanaise et les missions d'expertise et de formation montagne:
     
    Mise sur pied voilà plus de quatre ans pour répondre au besoin de l'armée libanaise de posséder une unité capable de se déplacer et de combattre en zone montagneuse, cette compagnie a depuis acquis les bases dans ce domaine et veille maintenant à se perfectionner grâce aux missions d'expertise et de formation françaises.

    Parce que le Liban est un pays fortement montagneux, les autorités militaires libanaises ont exprimé le besoin, à la fin des années 90, de disposer d'une unité capable de se déplacer et de combattre dans cette zone spécifique.
    Créée en février 1998, cette compagnie est actuellement constituée de 125 militaires, tous capables désormais d'évoluer dans ce milieu pour réaliser des opérations tactiques.
     
    Une formation riche et diversifiée

     La création de cette compagnie se déroula en deux temps. Les autorités militaires qui avaient décidé sa mise en place ont tout d'abord sélectionné, parmi de nombreux volontaires, quelque 200 jeunes engagés désireux mais surtout aptes à faire partie de cette unité. Puis, dans un deuxième temps, ces jeunes volontaires ont suivi deux stages de huit semaines chacun au sein de l'école des forces spéciales de l'armée libanaise pour ne retenir vraiment que les plus aptes physiquement.
    Cette étape a permis de créer le noyau dur de la compagnie qui est sensiblement le même qu'aujourd'hui. «Pour moi, cette première phase de sélection, à laquelle j'ai participé depuis le début, a été très valorisante parce que j'ai vraiment eu la sensation de faire naître cette unité, cette compagnie» nous explique le capitaine Youssef Haddad, commandant d'unité de la compagnie. «Et maintenant, je suis d'autant plus heureux qu'elle a acquis, en quatre ans, une véritable expérience, un degré de compétences et une technique de savoir-faire qui sont reconnus par l'ensemble de l'armée libanaise».

     
    Dès la création de cette compagnie, le général Sleiman, commandant en chef des forces armées, a souhaité instaurer une coopération dans ce domaine avec l'armée française afin que des professionnels reconnus de la montagne viennent dispenser au personnel de cette nouvelle unité des formations technique et tactique mais aussi générales. Les formations technique et tactique sont essentiellement réalisée sous forme de stages (de différents niveaux) mis en place par une mission d'expertise et de formation montagne française. Pourquoi ces deux types de stages ? «parce que la technique est au service de la tactique, elles sont complémentaires» nous affirme le capitaine Haddad.

     
    Propre à chaque saison (été et hiver), la formation technique s'effectue sur un cycle de quatre ans en commençant par un stage de base puis un stage intermédiaire (dit élémentaire) _tous deux réalisés au Liban _ pour finir par un stage de perfectionnement réalisé, impérativement selon les souhaits des autorités libanaises, en France pour «toucher à l'extrême» à l'école militaire de haute montagne (EMHM) de Chamonix. Quant à la formation tactique (également spécifique été et hiver), elle est dispensée soit au centre national d'aguerrissement en montagne (CNAM) à Briançon, soit au centre d'instruction et d'entraînement au combat en montagne (CIECM) de Barcelonnette, par le personnel de ces centres. Enfin, en ce qui concerne la formation générale, les forces alpines françaises ont surtout appris au personnel de cette compagnie montagne l'amour de la montagne mais aussi ses dangers et ses risques, une certaine pédagogie et façon de vivre la montagne pour savoir collaborer avec elle.
     
    Les missions d'expertise et de formation montagne françaises

     Depuis quatre ans donc, le personnel de la compagnie montagne (les officiers dans un premier temps, puis les autres gradés dans un deuxième temps) a suivi différents stages de formation. La venue d'environ dix missions _ montagne a permis de dispenser à ces hommes la formation de base (dite initiale) pour leur faire découvrir la montagne et leur apprendre à se déplacer dans ce milieu, puis la formation élémentaire qui vise à instruire les meilleurs d'entre eux, à potentiel petits gradés, à devenir des chefs d'équipe et, enfin, la formation de perfectionnement qui vise à leur apporter une autonomie dans la réalisation de terrains d'exercice sous forme de voies d'entraînement ou d'apprentissage.

     
    En septembre-octobre 2002, une mission d'expertise a été mise en place. Formée de quatre cadres de l'EMHM (le lieutenant Jean-Yves Igonenc, le major Michel Desaix, le sergent-chef Raphaël Gaime et le sergent-chef Vincent Dellebarre), cette équipe française avait deux objectifs de formation à atteindre durant son séjour d'un mois et demi : tout d'abord, former de nouveaux cadres «chefs d'équipe été» et, ensuite, des équipeurs c'est-à-dire des personnels capables de réaliser l'équipement de falaises en vue d'une instruction de groupes. Ce besoin d'autonomie avait été exprimé auparavant par le commandement de la compagnie. Ainsi, une équipe de douze personnes (le commandant d'unité en tête) a suivi cette formation spécifique qui leur a appris à nettoyer, dans un premier temps, la paroi, à essayer ensuite de grimper dans une voie pour fixer des points d'ancrage (broches collées ou scellées) et, enfin, à réaliser un plan de cette voie pour permettre à l'encadrement, avant une instruction, de juger de sa difficulté et de la réaliser selon les règles de sécurité en vigueur.

     
    «Comme vous l'avez sans doute compris, l'objectif pour cette compagnie est de devenir un centre de formation pour l'ensemble des autres unités de l'armée libanaise à savoir les forces commandos et les forces d'intervention. Il s'agit donc pour elle de connaître et d'appliquer ces techniques spécifiques au combat en zone montagneuse, techniques qui ne sont pas propres à l'infanterie» explique le colonel Coullomb, attaché de défense à Beyrouth. «Le commandement dans son désir de coopération avec la France souhaite que se développent des stages dans ce domaine, au Liban, bien sûr, mais aussi en France. C'est un cas concret d'échanges de compétence en plus d'être un véritable vecteur de la langue française».
    C'est bien dans cette optique qu'un partenariat devrait être rapidement conclu entre la France et les armées libanaises afin de structurer l'ensemble de ces formations.
     


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