• Manifs a Beyrouth (L'Orient-Le Jour du 28 fevrier 1975)

    Vendredi 28 février 1975 :

    Poussée de fièvre après les incidents du Liban Sud :

    Appel à la grève aujourd’hui à Beyrouth, Saida et Tripoli :

    Manifestation cet après-midi dans la capitale :

    Conseil des ministres extraordinaire ce matin :

    Les incidents sanglants qui se sont produits mercredi à Saida et au cours desquels l’ancien député de la ville, Maarouf Saad, a été grièvement blessé ont entrainé une vague de protestations dans l’ensemble du pays. Aujourd’hui, un appel à la grève générale a été lancé par les partis et forces progressistes auxquels se sont jointes au Sud les fédérations syndicales. A Saida et Tripoli, des manifestations seront organisées après les prières du vendredi. Mais la manifestation principale aura lieu à 16h30 à Beyrouth. Le cortège sera formé Place du 23 Avril, à Mazraa.

    Sur le plan officiel, le Conseil des ministres a été convoqué à se réunir en séance extraordinaire ce matin à 9h afin d’examiner la situation. Selon certaines sources, l’affaire pourrait être déférée devant la Cour de Justice.

    La journée d’hier :

    La journée d’hier a été marquée par une grève générale à Saida et Tripoli. Dans cette dernière ville, les routes ont été bloquées par les manifestants, cependant que les pêcheurs, alignant leurs embarcations à l’entrée du port, interdisant l’accès de celui-ci aux bateaux. A Saida, où tout était formé, un important meeting s’est déroulé. Dans la capitale enfin, le mouvement de protestation s’est surtout manifesté hier sur le front estudiantin.

    Sur le plan politique, les tragiques événements du Liban Sud ont abouti comme prévu au torpillage de la réunion parlementaire qui aurait dû se tenir le soir. Réunis à midi, les leaders de l’axe tripartite avaient pourtant décidé de se rendre à l’Etoile dans l’espoir de faire échec à la dérobade de l’Exécutif. Les trois ont en outre proclamé leur soutien à la grève et le soir, Raymond Eddé a même invité Rachid Solh à rentrer chez lui pour avoir failli à sa tâche et perdu la confiance des libanais.

    Au Sérail d’ailleurs, on n’a qu’une préoccupation : apaiser les esprits et éviter l’embrasement. Dans cette perspective, les promesses d’enquête pleuvent et les explications abondent, plus ou moins convaincantes.

    En même temps, on s’emploie à trouver quelque bouc émissaire à jeter en pâture a l’opinion. On aurait pensé pour cela à l’administrateur du Liban Sud, au commandant militaire de la région de Saida et en dernier ressort à la société « Protéine ». Sans prendre de décision pour autant.

    Hier également, les obsèques du caporal Ahmed Moussaoui tué au cours des incidents de mercredi se sont déroulées au village natal de la victime, Nabi Chaath (caza de Baalbek).


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