Chronique d’une occupation et d’une resistance : Faillite syrienne au Liban (1975-1982) ; Tome I : 1975-1978 :
-Lors de la formation, au 1er juillet 1975, du gouvernement des Six, le Premier ministre Rachid Karame qui detenait aussi le portefeuille de la Defense, s’opposa obstinement au recours a l’armee libanaise, l’empechant par la de defendre les citoyens et de reduire les palestiniens a la raison.
-En 1976, Assem Kanso, secretaire general du Baath libanais d’obedience syrienne, s’attaque au coup d’Etat televise du brigadier Aziz Ahdab, qui utilisait, dit-il, l’armee musulmane, pour diviser le pays.
-Lors du 2e affrontement entre l’armee libanaise et les organisations palestiniennes, en 1973, Damas avait masse ses troupes le long de ses frontieres libanaises, et menaca d’intervenir militairement au Liban, pour soutenir les palestiniens.
-Printemps 1976 : La situation venait de prendre des dimensions alarmantes, apres que le lieutenant deserteur Ahmad Khatib, agent libyen de premiere classe, a pris en charge, a partir de janvier 1976, de diviser l’armee libanaise, en fondant ce qu’il a appale l’ALA, entendre par la l’armee de certaines capitales arabes, rien de plus ou de moins. La scission definitive de l’armee libanaise a ete consacree par le putsch manque du brigadier Aziz Ahdab (11 mars), qui se serait propose de sauver et l’armee libanaise et le pays. Damas orchestra alors une virulente campagne contre l’armee confessionnelle de Khatib, le coup d’Etat televise de Ahdab, contre les aventuriers palestiniens.
-Le 4 novembre 1976, le president Sarkis nomme le colonel Ahmad Hajj (libanais) commandant en chef de la FAD.
-Le coup le plus dur porte contre l’Etat libanais par le front palestinien pendant la guerre de 1975-1976 a ete la desintegration des forces armees nationales, armee et FSI. L’apparition des pretendues ALA et Gendarmerie du Liban Arabe, sous les puissantes pressions politico-financieres de certains pays arabes, aura ete l’une des reussites les plus importantes des ennemis du Liban.
-La tache la plus urgente qui attendait le president Sarkis des son accession au pouvoir le 23 septembre 1976 etait la reconstitution des forces armees nationales, afin qu’elles puissent au plus tot prendre la releve de la force arabe, et surtout, a long terme, tenir d’une main de fer la securite, de maniere a soustraire le pays a une tutelle palestino-arabe de fait, dont les origines remontent a novembre 1969, ou Nasser avait en quelque sorte impose au Liban l’accord militaire libano-palestinien du Caire.
-Le 1er novembre 1978, le Conseil de la Ligue arabe a demande au gouvernement libanais de presenter un rapport detaille sur l’etape franchie dans la reorganisation de l’armee libanaise.
-Sur le plan des FSI, les effectifs etaient largement reformes, fin 1977. En effet, le colonel Ahmad Hajj, qui en a pris la direction generale le 11 avril 1977, a fait œuvre utile.
-Au niveau de l’armee libanaise, les realisations ont ete plus lentes, plus modestes. Neanmoins, un pas serieux a ete fait, et un solide noyau de la nouvelle armee a ainsi pu voir le jour. Le 28 mars 1977, le general Victor Khoury a ete nomme commandant en chef, en remplacement du general Hanna Said, qui d’ailleurs avait declare, fin 1976, que l’armee libanaise etait plus forte que jamais, parce que liberee des conspirateurs a gages. Nouvelles nominations, le 30 avril, aux postes directeurs : le general Mounir Torbey chef de l’etat-major, le capitaine Johnny Abdo chef du Deuxieme Bureau. Puis tout au long des 8 derniers mois de 1977, un effort a ete deploye, pour insuffler aux nouvelles troupes le sens national. Des centaines de nouvelles recrues ont pu ainsi etre soumises a une formation serree, a des entrainements massifs, tout ceci accompagne de l’acquisition d’un nouveau materiel militaire, modeste jusqu’aux premiers mois de 1978.
Entre-temps, le commandement de l’armee libanaise avait repris aux deserteurs Ahmad Khatib et consorts les casernes tombees dans leurs mains en 1976, a Beyrouth Ouest, Tripoli, Saida, Ablah et partout ailleurs. Et la caserne Chukri Ghanem de Fayadiyeh, situee sur l’autoroute de Damas, a quelques centaines de metres du ministere de la Defense, commandee depuis 1976 par le colonel Antoine Barakat, etait, au debut de fevrier 1978, la caserne la plus importante par le nombre de ses effectifs et la plus nationale par la diversite regionale et confessionnelle de ses elements. On y trouvait, a titre d’exemple, les officiers musulmans suivants : le capitaine Abdallah Daher, Mohammad Ajouz, Abdel-Halim Mikati, Yasser Khatib, Hicham Serhal, Jamal Hajj, Ali Farhat, Hassanein Hajjar, Ghassan Moukhtar, Farouk Maaliki, Bassem Abdel-Mouna, Moustafa Fayad, Mohammad Beydoun, Souhail Zahreddine. Elle abritait aussi 387 soldats mahometans.
-Le 1er accrochage entre la caserne de Fayadiyeh et la FAD syrienne du mardi 7 fevrier 1978 est ne d’un defi insense et inconcevable des troupes syriennes, qui se sont octroye le droit ou le caprice de dresser un barrage devant l’entree de la caserne, de soumettre ses soldats et officiers a des verifications d’identite et les vehicules militaires nationaux a un contrôle systematique, ce qui a provoque, comme cela se comprend, la profonde indignation des militaires libanais.
-Le lundi 6 fevrier 1978, la FAD syrienne avait installe un barrage devant la porte de la caserne. Des contacts rapides avaient abouti a son demantelement. Le lendemain, les troupes syriennes reinstallent un autre barrage devant la porte exterieure. Les soldats libanais etaient soumis au contrôle et le trafic en devenait intense. Alors, le capitaine Samir Achkar intervient et demande aux elements syriens de s’eloigner de la caserne et d’etablir leur barrage plus loin, d’autant que la caserne est situee a un dangereux virage. Au debut ils accedent a la demande. Mais d’autres elements syriens, accourus des environs, interviennent pour retablir le barrage et le renforcer. Ils chargent leurs armes, les braquent sur les cadets, qui ne sont pas armes, et font feu dans leur direction. Ils etaient soutenus par d’autres renforts, qui avaient pris position le long de l’autoroute. Les cadets se retirent et regagnent leur caserne. Quelques-uns sont blesses. Les militaires libanais repondent aux coups de feu, pour se defendre et defendre leur caserne. Des morts et des blesses des deux cotes.
Neanmoins, est diffuse le soir un communique conjoint des commandements de l’armee libanaise et de la FAD, proclamant en substance : « Ce matin, il y a eu, devant la caserne des cadets a Fayadiyeh, une altercation, pour des raisons personnelles, entre certaines nouvelles recrues et les elements de l’un des barrages de la FAD. Il s’en est suivi des tirs de feu. L’incident a pu etre circonscrit sur-le-champ. Nos deux commandements prendront les mesures disciplinaires severes a l’encontre des responsables de cet incident ». Une commission mixte a ete formee a cet effet.
Les deux jours suivants, une guerre en regle devait engager aux differentes armes les militaires de Fayadiyeh et les troupes syriennes, qui ont encercle la caserne avec de nouveaux renforts. Chose incomprehensible, les bombardements massifs des syriens allaient indistinctement pleuvoir et sur la caserne et sur les populations civiles de tout Beyrouth Est et banlieue, et les obus de tout calibre allaient detruire aveuglement les quartiers residentiels et decimer des innocents, qui dans leurs domiciles, qui dans la rue. Achrafieh, Badaro, Furn el-Chebback, Tahouita, Ain el-Remmaneh, Hazmieh, Hadath, Sinn el-Fil, meme le palais de la presidence a Baabda ont eu leur part du gateau meurtrier.
Le mercredi 8, de bon matin, les positions syriennes mettent intensivement en action leur artillerie lourde, leurs orgues de Staline et tout leur arsenal semi-lourd et leger, pour des raisons inconnues. D’aucuns ont explique ce dechainement subit par l’ampleur des pertes humaines subies par les forces syriennes, lors de l’incident de la veille devant la caserne, ou, dit-on, les 19 elements du barrage auraient ete abattus par les militaires libanais.
Des 5h30, la FAD syrienne opere un retrait tactique de Ain el-Remmaneh, et commence l’occupation des maisons proches de la maison des Kataeb a Hazmieh. Les bombardements intensifs atteignent leur paroxysme vers 10h. Entre-temps, la FAD avait adresse un ultimatum, exigeant la capitulation pure et simple de la caserne et la livraison de ses occupants pour jugement. Contre-avertissement du colonel Antoine Barakat, sommant les forces syriennes d’evacuer les toits des maisons voisines. L’apres-midi, c’est le pilonnage des maisons des Kataeb a Hazmieh et Furn el-Chebback. Envoi de 77 fusees sur la Maison Centrale du PNL a Achrafieh. Trois obus tombent sur l’Hotel –Dieu, trois autres aux alentours. Legalite oblige, le Palais de Baabda est touche, ses environs recoivent 12 projectiles.
Selon certains organes d’information, le bilan de cette premiere journee aurait ete de 100 morts, dont 8 libanais : 4 civils et 4 militaires, plus 300 blesses des deux cotes. Les militaires libanais tombes au champ d’honneur : le lieutenant Abdallah Hadchiti, victime, avec deux autres soldats, d’un obus. Le 4e a ete touche devant le ministere de la Defense. Deux chars syriens ont ete detruits, 4 tanks et 2 jeeps munies de canons de 107 mis hors d’usage.
Apres une soiree et une nuit relativement calmes, les combats reprennent le lendemain avec plus de virulence. Devant le silence total des deux commandements de l’armee libanaise et de la FAD, silence qui s’est perpetue depuis le commencement des combats jusqu'à leur terme, il n’etait pas possible de connaître les pertes reelles des deux cotes, en cette seconde journee. Selon certains milieux, le bilan aurait ete de 43 morts, dont 40 soldats syriens et 3 civils libanais. 400 blesses des deux cotes.
Le vendredi 10 fevrier marque la cessation des affrontements, mais l’action des francs-tireurs demeurera sporadique et la mefiance reciproque, jusqu'à la fin de la semaine suivante, veille de la reprise de la vie normale. Un communique de la FAD annonce le soir que l’incident de Fayadieh sera circonscrit dans son cadre militaire et qu’une commission FAD –Armee libanaise a ete formee, pour chatier les coupables, constituee, entre autres, du colonel Georges Kazzi (libanais) et du general Ali Arslane, commandant de la FAD syrienne.
Sur le plan des contacts au plus haut niveau, signalons l’arrivee au Palais de Baabda, le mercredi 8 fevrier, d’une delegation militaire syrienne, comprenant les generaux Nagi Jamil, Hekmat Chehabi et Ali Arslane, le lieutenant-colonel Mohammad Ghanem, venue reclamer tout bonnement la livraison de la caserne de Fayadieh et de ses elements aux troupes syriennes assaillantes, et proclamer le droit inconditionnel de la FAD d’etablir, quand bon lui semble, un barrage devant la caserne, ce qui a amene le general Victor Khoury, commandant en chef de l’armee libanaise, a interrompre les negociations, en signe de protestation.
La FAD syrienne n’a leve le blocus de la caserne de Fayadieh que le 24, ou le trafic a pu reprendre sur l’autoroute de Damas.
Sur le plan proprement militaire, ce premier bapteme de sang de la nouvelle armee libanaise a resserre ses rangs et son unite, devant l’hostilite arrogante d’une armee etrangere. Par le fait meme, les syriens ont devoile au grand jour leur plan de domination et d’obstruction a la renaissance des forces armees libanaises.
Selon des sources militaires libanaises, les troupes syriennes auraient eu dans leurs rangs plus de 400 morts et 1000 blesses.
-En 1975-1976, le triangle Saida –Tyr –Nabatiyeh etait une zone d’occupation palestinienne en bonne et due forme. Seules les enclaves chiito-chretiennes, limitrophes des frontieres israeliennes et tenues par les commandants de l’armee libanaise Saad Haddad et Sami Chidiac, ainsi que le caza de Jezzine et une partie des villages chretiens du caza de Saida, ont pu etre soustraites a la domination palestinienne.
-Le premier contingent de la FINUL arrive le 22 mars 1978 au Liban Sud, a travers les frontieres israeliennes : 52 officiers francais, suedois et iraniens, 50 soldats iraniens. Des unites de la gendarmerie libanaise se joignent, le 5 avril 1978, a la FINUL, a titre de guides sur les barrages.
-Le 1er juin 1978, les FSI et l’armee libanaise s’etaient deployes sur la cote entre Jounieh et Chekka. Mais quelques jours apres, elles n’allaient pas tarder a se retirer du Nord, pour laisser cette region entierement aux mains des troupes syriennes.
-Le 13 juin 1978, l’aviation libanaise serait intervenue aux dernieres heures de la bataille d’Ehden (au cours de laquelle Tony Frangie est tue avec sa femme et sa fille), sous l’ordre du commandement de l’armee libanaise, sous des pressions syriennes, pour pilonner les bosquets avoisinants, ou se seraient enfuis les assaillants.
-Le 13 juin 1978, foudroye par la nouvelle de la mort de son fils Tony, Soleimane Frangie se rend dans l’avant-midi de Naccache a Ehden, dans un helicoptere de l’armee libanaise.
-Le 14 juin 1978, la FAD perpetre des massacres au Nord. Mansour Chitt, sergent de l’armee libanaise, fusille, tombe raide mort. Des jeunes gens ainsi que les gendarmes des villages sont arretes et maltraites. Les armes des postes de gendarmerie sont saisies.
-Le 28 juin 1978, a Kaa, le soldat libanais Georges Fares Awad et son pere ont ete maltraites, battus, alors qu’ils irriguaient leurs plantations, par des elements de la FAD.
-Le mardi 11 juillet 1978, 30 elements de la Police de Beyrouth prennent position sur le Pont de la Quarantaine, la FAD syrienne s’installant a une vingtaine de metres, dans les immeubles avoisinants.
-Le 13 juillet 1978, des gendarmes libanais prennent, en deux points, la releve des soldats syriens au centre d’Achrafieh : a la place de l’eglise Notre –Dame et a la montee de l’Hopital Karam. La FAD syrienne occupe les gratte-ciels proches.
-Le 14 juillet 1978, des elements des FSI s’installent sur la Place des Martyrs Kataeb. La FAD syrienne se retire des rues, n’ayant plus aucune mission de securite a accomplir, et grimpe sur les hauteurs, guettant la premiere occasion pour reprendre les bombardements sauvages, avec plus d’efficacite cette fois.
-Le 17 juillet 1978, l’armee libanaise, que tout Beyrouth Est voulait voir remplacer la FAD syrienne, debarque au Port de Beyrouth, pour proteger l’arrivee d’on ne sait quel bateau. Le lendemain, ses effectifs s’elevent jusqu'à 160 elements.
-Le 27 juillet 1978, des gendarmes s’installent au centre-ville : Place des Canons, Port, rue Riyad el-Solh.
-Le 28 juillet 1978, trois patrouilles de gendarmes libanais penetrent dans la localite de Hadeth et prennent en main l’ancienne route de Saida, longeant son flanc Ouest. Ils se deploient sur le troncon reliant la station Mechaalani a la Galerie Semaan. Neanmoins, le deploiement des FSI ne se fait pas sans difficulte, les syriens jouant a l’obstructionnisme et renforcant par ailleurs leurs positions fortifiees.
-La zone frontaliere etait tenue depuis 1976, en collaboration avec les Forces Libanaises, par une unite de l’armee libanaise, demeuree loyale au gouvernement central de Beyrouth. Il y regnait l’ordre et la paix.
-Le 13 juin, le commandant Sami Chidiac declare avoir recu du commandant de l’armee libanaise, le general Victor Khoury, l’ordre de se maintenir dans la region qu’il contrôle. « Il n’y a plus d’enclaves chretiennes au Sud, ajoute-t-il. Mes troupes controlent a present le front israelo-libanais sur toute sa longueur. Ma region s’etend sur une longueur de 40 Km, a partir de Ras –Nakoura sur la mer. Le troncon restant est sous le contrôle de Saad Haddad ». Il precise qu’il y a une proportion importante de soldats musulmans chiites parmi ses hommes.
-Kurt Waldheim, secretaire general de l’ONU, confirme le 14 juin 1978 que le commandant Haddad a ete reconnu par le gouvernement libanais comme commandant de facto des forces libanaises dans la region, « et ce, afin de faciliter la mission de la FINUL, en attendant l’envoi prochain de nouvelles unites de l’armee libanaise ».
-Les officiers libanais de la frontiere se montrent disposes a cooperer avec la force onusienne, mais les habitants et les milices des villages frontaliers considerent par contre que cette cooperation ouvre le chemin a des infiltrations palestiniennes.
Le 19 juin 1978, Haddad et Chidiac sont mis en residence forcee par les milices, parce qu’ils sont consideres avoir consenti trop de concessions a la FINUL. Un des auteurs de ce coup d’Etat, le milicien Louis Hasrouni, est categorique dans ses exigences. « La FINUL et l’armee libanaise, proclame-t-il, n’entreront ici qu’a la double condition que les syriens de la FAD et les palestiniens quittent le Liban ».
-Depuis 1976 jusqu'à l’arrivee de la force onusienne au Sud, des affrontements periodiques opposaient, aux differentes armes, d’une part les forces libanaises officielles et populaires, a partir de leurs positions etablies notamment dans les casernes de Marjeyoun et de Koleya, d’autre part les forces palestiniennes concentrees a Nabatiyeh, Tyr et Hasbaya.
Devant cette situation critique, qui empirait de jour en jour, les Casques Bleus, pris entre deux feux, allaient demander au gouvernement de Beyrouth d’envoyer une nouvelle unite de l’armee libanaise, pour faciliter la mission de ses soldats.
Tolle des palestiniens et de leurs allies, par crainte de voir les troupes libanaises mettre fin a leur occupation. Motif invoque : l’armee libanaise n’est pas reconstituee sur des bases equilibrees.
Sur le plan libanais, intense controverse sur le principe de l’envoi de l’armee libanaise et sur l’itineraire qu’elle doit suivre pour se rendre dans la zone frontaliere.
La question de l’envoi d’une nouvelle unite de l’armee libanaise au Sud avait ete evoquee lors du sommet Assad –Sarkis, a Lattaquie, les 31 mai –1er juin 1978.
Le 9 juin 1978, une reunion groupe, au ministere de la Defense libanais, le general Ensio Siilasceno Erskine, commandant de la FINUL, le general Jean Cucq, commandant adjoint et le general Victor Khoury, commandant de l’armee libanaise.
Le lendemain, seconde reunion a Yarze, a laquelle prennent part le general Khoury, le colonel Mounir Torbey, chef de l’etat-major, le colonel Sami Khatib, commandant de la FAD, le general Ali Arslane, commandant de la FAD syrienne, le commandant Mohammed Ghanem, chef du Renseignement de la FAD syrienne. L’appui de l’armee syrienne a l’armee libanaise aurait ete evoque.
-Le lundi 31 juillet 1978, une unite de l’armee libanaise, stationnee a la caserne de Ablah, dans la Bekaa, bouge vers le Liban Sud, a 6h du matin. Ses 650 elements prennent le chemin de la Bekaa Ouest, en suivant l’itineraire suivant : Forzol –Zahle –Chtaura –Barr Elias –Masnaa. Ils sont equipes d’armes individuelles, de blindes et de chars legers. A 10h30, l’unite arrive a Kawkaba, caza de Hasbaya, situe a quelques Km de Marjeyoun, principale place forte des troupes de Saad Haddad.
Il etait prevu que les soldats de Ablah, commandes par le lieutenant-colonel Adib Saad et son adjoint le commandant Ibrahim Chahine, poursuivent leur chemin jusqu’au village de Tebnine, caza de Bint-Jbeil, l’un des forts des forces de facto, limitrophe d’Israel, et qu’ils passent, pour y parvenir non par la voie de Nabatiyeh, la plus facilement praticable mais occupee par les palestiniens, mais plutot par Marjeyoun. Stop ! Israel pilonne la force de Kawkaba a l’artillerie lourde, arrete son avance. Celle-ci sera bloquee la et ne pourra aller plus loin. Le pilonnage se poursuit les jours suivants. Quelques morts, quelques blesses, et du materiel militaire detruit. Les forces de Haddad devaient plus tard se joindre au pilonnage. Elles voulaient a tout prix empecher le transit de la nouvelle unite de l’armee libanaise par Marjeyoun et son entree dans la zone frontaliere.
-On accusait, a Beyrouth aussi bien que dans les villages frontaliers, la nouvelle unite de l’armee libanaise d’etre, dans la majorite de ses elements, formee de repentis de l’ex-ALA ou de l’Avant-Garde d’obedience syrienne, deux formations rebelles accusees de haute trahison, pour avoir deserte pendant la guerre des Deux Ans les rangs de l’armee legale.
L’objectif final des hommes de Adib Saad etait, tel que l’avaient concu les syriens, de prendre en main la zone tenue par Haddad et Chidiac, ce qui aurait permis le retour en masse des palestiniens dans les villages frontaliers. Par ailleurs, le chemin suivi par l’unite, la Bekaa, au lieu de celui de Beyrouth –Damour –Saida –Tyr, montrait clairement qu’on voulait eviter toute tentative de s’en prendre a l’occupation palestinienne.
-Apres des massacres perpetres durant la journee du 24 aout 1978, les deux deputes de Becharre, Joubrane Tok et Habib Kayrouz, reclament l’armee libanaise et les FSI, a la place de l’armee syrienne.
-Le vendredi 25 aout 1978, la FAD arrete le soldat libanais Hanna Rahme.
-Lundi 28 aout 1978, trois militaires libanais en uniforme sont massacres dans leur jeep imatriculee Armee Libanaise, entre Ain-Ayate et Bejdarfel : Tanios Maroun de Kour, Youssef Elias de Assia, Hanna Sarkis de Zeine. Le 4e, Hanna Farah, est porte disparu.
La caserne de l’armee libanaise aux Cedres est bombardee par les syriens. Ses occupants sont sommes de se rendre avec leurs armes. Un officier syrien adresse un ultimatum aux lieutenants Lahoud Gerges et Nabil Hassoune. « Nous ne nous rendrons jamais, nous combattrons jusqu’au dernier homme », repliquent ceux-ci. Bataille. Les syriens sont repousses.
Pour venger leur echec, les envahisseurs se tournent contre le poste de la gendarmerie, l’encerclent, arretent ses hommes, les desarment et s’y installent ainsi que dans les chalets environnants.
-Le 1er septembre 1978, la FAD installe des missiles Sam-6 dans les deux aeroports militaires libanais de Rayack et de Koleyaate.
-Le 2 septembre 1978, des militaires libanais, relevant des casernes de Batroun et des Cedres, subissent leur propre lot d’humilitation. Quatre soldats et un officier sont arretes sur un barrage de la FAD, desarmes, sommes de se tenir les mains levees contre un mur et maltraites. A l’entree de Thoum, un soldat syrien, quelque peu maniaque et arrogant, gifle un officier libanais.
-Le 13 septembre 1978, les gens de Frangieh massacrent, a Dahr el-Ain, dans sa maison, l’inspecteur a la Surete Generale Nasri Daher.
-Le 3 septembre 1978, la FAD bombarde les postes de la Garde Presidentielle autour du Palais de Baabda : le soldat Sami Akoury est tue, 9 autres son blesses.
-Le lundi 11 septembre 1978, le poste de la gendarmerie a Ain el-Remmaneh a droit a 50 obus, qui blessent deux agents, et detruisent une jeep.
-Le 22 septembre 1978, a Badaro, un militaire libanais est tue dans sa voiture.
-Le lundi 2 octobre 1978, des officiers de l’armee libanaise, ahuris par le spectacle infernal, dont leurs familles et leurs quartiers faisaient les frais, tentent vainement de promouvoir un large mouvement contestataire dans le commandement, visant a entrainer les forces armees nationales dans la lutte contre les forces syriennes.
On lit dans un communique lance au nom du Commandement Revolutionnaire de l’Armee Libanaise : « La coupe a deborde. Il est temps que la dignite soit defendue. Nous refusons de demeurer de faux temoins. Ces crimes ont ete commis, alors que nous nous contentions de regarder dans la passivite, que le pouvoir et le commandement etaient inexistants. C’est pourquoi le Commandement Revolutionnaire de l’Armee Libanaise a decide de porter les armes, pour exercer ses droits, pour defendre nos familles et notre patrie ».
-Le mercredi 4 octobre 1978, trois obus syriens s’abattent sur le Palais de Baabda, ou 3 soldats de la Garde Presidentielle sont blesses et des voitures detruites.
-Le jeudi 5 octobre 1978, de nouveaux obus blessent 7 soldats libanais devant le Palais de Baabda.
-Le 12 octobre 1978, une unite de l’armee libanaise, estimee a 1000 elements, se deploie a l’interieur de Hadeth et de Baabda, ainsi que sur l’ancienne route de Saida jusqu'à Choueifate. Sa mission principale consiste a separer les Forces Libanaises et la FAD syrienne, qui garde toutes ses positions anterieures. Le commandement de l’armee libanaise forme une commission, chargee d’organiser le retour des refugies de Hadeth dans leurs foyers.
-Dans le secteur de Hadeth –Baabda, ou une unite de l’armee libanaise s’etait tout simplement interposee, les 12 et 13 octobre 1978, entre la population civile et la FAD syrienne, demeuree dans les positions anterieures de la ceinture de feu, on se sentait toujours enferme dans une grande prison.
-Le 10 octobre 1978, les francs-tireurs syriens tuent le sergent de l’armee libanaise Elias al-Naboute.
-Le 12 octobre 1978, trente vehicules, immatricules FSI, transportant 200 gendarmes libanais, sous les ordres du commandant de la Gendarmerie, le colonel Nakhle Moughabghabe, sont empeches par la FAD syrienne de traverser le pont de Jisr el-Wati : Moughabghab, refusant de se plier a la verification traditionnelle des cartes d’identite, a laquelle on voulait imposer ses hommes, se voit oblige, avec ses troupes bien legales, celles-la, de rebrousser chemin.
-Le 27 octobre 1978, deux soldats libanais de la Garde Presidentielle sont touches par les francs-tireurs syriens a Sinn el-Fil, rue Salome. L’un d’eux, Adib Rizk, succombe a ses blessures. Ce qui a amene le lendemain le commandant de l’armee libanaise a donner aux militaires l’ordre de ne traverser cette localite qu’en tenue civile.
-Le mouvement du Commandement Revolutionnaire de l’Armee Libanaise ne en octobre 1978 n’a pas reussi, parce qu’il etait mene par un groupe tres restreint d’officiers et de soldats, dont le capitaine Samir Achkar. Le commandement de l’armee libanaise allait sevir contre les elements rebelles et les deferer devant le Tribunal Militaire. Le capitane Achkar allait trouver la mort le 1er novembre 1978, lors d’une attaque de la Force d’Intervention, qui se proposait initialement de l’arreter, a l’endroit ou il s’etait retranche avec ses hommes au Metn Nord.
Au lendemain du siege precite, c’est-a-dire le jeudi 2 novembre 1978, les partisans (200 elements armes) du Mouvement rebelle devaient s’en prendre, a Achrafieh, a une patrouille de l’armee libanaise, escortant le ministre Fouad Boutros.