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Ce blog retrace l'historique de l'armee libanaise des origines a nos jours

L'action de l'armee durant les deux premieres annees du conflit (1975-1976)

Le combat du Liban : pour qui, pourquoi ?; Henri Conchon, editeur –imprimeur :

-L’armee libanaise etait restee neutre jusqu'au debut de 1976. Elle n’a pu echapper a l’eclatement, encore que beaucoup d’unites maintiennent la fraternisation des chretiens et des musulmans.

-En automne 1969, la situation s’etait tellement degradee que le Liban n’avait plus de choix qu’entre se resoudre au pourrissement ou sevir avec efficacite contre les Fedayin en employant toute la force necessaire pour defendre sa propre existence.
Theoriquement, le second choix etait possible, car l’armee libanaise en avait largement les moyens. Si la decision avait ete prise, l’affrontement inevitable n’aurait fait qu’un nombre limite de victimes.

-Le 18 decembre 1975, des musulmans sont arrives armes au poste de gendarmerie de Nabha, dans la Bekaa Nord, et ont exige que le Raib aille a Beyrouth avec l’un d’entre eux pour savoir ce qui s’est passe au juste au quartier ou vivent les Amhez.
A peine de Raib parti, les arrivants ont descendu le drapeau et exige les armes du poste.

-Le 14 janvier 1976, des troupes furent envoyees a Damour pour empecher l’infiltration d’elements armes. Mais en vain. Elles ne firent rien. Les soldats desobeissaient aux ordres de leur chef. Au bout d’une semaine, voyant les soldats fuir, les gens ont suivi… C’est ainsi que l’exil commenca sans que personne ait pu revenir chez soi.

-Le mercredi 21 janvier 1976, a Baalbeck, l’armee libanaise se bat contre les musulmans. Ils veulent lui prendre les armes, comme ils ont pris celles de la gendarmerie.

-Le jeudi 22 janvier 1976, les musulmans, avec les canons voles a l’armee libanaise, bombardent Deir el-Ahmar depuis Maqueh.

-Les musulmans ont des canons et les doutchka, et les mitrailleuses volees a l’armee libanaise.

-Le matin du 2 avril 1976, quelques membres de l’armee libanaise vinrent nous demander d’abandonner l’institut pour handicapes Kortbawi, car une nouvelle attaque se preparait. Sou un feu nourri, et grace au courage des membres de l’armee libanaise, nous pumes arriver au college de Notre Dame de Jamhour.

-Le dimanche 18 janvier 1976, plusieurs elements armes en uniforme militaire libanais et utilisant des vehicules et des jeeps de l’armee libanaise, penetrent dans le village de Deir Janine, au Liban Nord, a midi et demi. Ils surprennent les habitants inoffensifs, executent en place publique deux pretres du Couvent de Saint Georges, tuent a tort et a travers toute personne qu’ils rencontrent en chemin, pillent puis incendient les maison du village. Bilan : 12 morts, 7 blesses, 16 maisons entierement detruites, 20 maisons partiellement detruites, vol de tout ce qui peut etre emporte.

-Lors du declenchement des hostilites contre Kobeyat, en janvier 1976, les militaires disperses dans les differentes casernes du pays, se sont regroupes a Jounieh et ont voulu reintegrer leur village pour le defendre contre les agresseurs. Mais les nombreuses barricades musulmanes armees installees entre Tripoli et le Akkar firent obstacle a l’avance de ces elements vers leur village. Ceci aura, surtout lors de la derniere attaque contre Kobeyat (25 mai 1976) des consequences importantes. En effet, ces jeunes qui apprenaient avec frayeur les nouvelles de massacres collectifs, parmi les leurs, ne purent par moments se controler et envahirent certains villages musulmans du caza de Batroun sans toutefois proceder a aucun massacre individuel ou collectif ni a aucun vol ou pillage.

-Le 19 janvier 1976, vers 13h30, le village de Hoche Barada, dans la Bekaa, fut l’objet d’une vive attaque menee d’abord contre une quinzaine de militaires charges de la securite. Le lieutenant responsable de la troupe fut immediatement tue, ainsi que deux de ses soldats (tous chretiens). Quelques soldats musulmans s’emparerent alors des vehicules et commencerent une attaque generalisee contre les civils. Les agresseurs etaient des musulmans de la region environnante, soutenus par des elements palestiniens.

-Les agressions contre les militaires chretiens se situent presque toutes au cours du mois de fevrier 1976. La scission definitive de l’armee libanaise en mars 1976 n’est que la resultante de ces donnees et le but a atteindre a travers toutes ces agressions.
Les agressions contre les militaires chretiens restent assez inconnues. Nous en citons ici quelques exemples :
1)Dans un communique, le Groupement Kesrouanais attire l’attention sur l’enlevement et la detention de militaires chretiens au camp palestinien de Baddawi (au Nord de Tripoli). On avait en effet retrouve la veille (2 fevrier 1976) un jeune reserviste chretien assassine a Tripoli.
2)Le 6 fevrier 1976, un barrage arme a proximite de Arsal (Bekaa) execute deux militaires chretiens de Kaa qui etaient de passage.
3)Le 17 fevrier 1976, le lieutenant Naoum a ete libere apres une longue detention durant laquelle il a subi interrogatoires et tortures de toutes sortes. Il affirme que 7 de ses soldats sont encore detenus et maltraites.
4)Le 23 fevrier 1976, 5 militaires chretiens ont ete retrouves assassines aux environs de la ville de Zahle (Bekaa).
5)Vers la mi –fevrier 1976, 11 militaires chretiens de Kobeyat (Akkar) rentrant chez eux pour le week-end furent arretes et executes en groupe.
6)Le 21 fevrier 1976, un adjudant chretien de l’armee libanaise a ete enleve et sa jeep volee.
7)Une nouvelle du 3 mars 1976 mentionne l’enlevement, quelques jours plus tot, du lieutenant Joseph Abou Faycal a Nabatiyeh (ville musulmane du Liban Sud).
8)Dans la premiere semaine du mois de mars 1976, une serie de crimes est commise a l’interieur des casernes de l’armee libanaise. La presse n’en souffle mot, mais nous avons appris de source sure que plusieurs militaires chretiens ont ete assassines lors de ces attaques confessionnelles barbares ; dans les casernes de Araman, de Kobbe (Tripoli), de Baalbeck, de l’Emir Bechir (Beyrouth), de Fakhreddine (Beyrouth).
Par suite de cette flambee de violence, l’armee libanaise, qui etait restee unie jusque la, se desagrege et se disperse.

-Dimanche 6 avril 1975 : L’armee prise a partie par les progressistes a Saida apres la mort de Maarouf Saad. 4 journees d’affrontements. Les vehicules militaires attaques par des elements armes.

-Jeudi 10 avril 1975 : Manifestation d’appui de la droite a l’armee. Les progressistes exasperes, accusent la grande muette de soutenir l’autre camp.

-Jeudi 15 mai 1975 : Formation d’un gouvernement de militaires preside par Noureddine Rifai.

-Lundi 1er septembre 1975 : L’armee prend position entre les forces antagonistes dans la Bekaa et au Liban Nord.

-Mardi 9 decembre 1975 : Les combats font rage dans le centre-ville, en depit de l’intervention de l’armee.

-Mardi 23 decembre 1975 : Regain de tension a Beyrouth, desertee par les FSI.

-Lundi 5 janvier 1976 : Chamoun reclame une fois de plus l’intervention de l’armee.

-Mardi 27 janvier 1976 : *Le camp de Dbaye remis aux FSI.
                                        *L’escorte de Khaddam attaquee a son retour de Masnaa par des deserteurs de l’armee ayant a leur tete le lieutenant Ahmad Khatib : 2 tues.

-Mercredi 28 janvier 1976 : L’armee contrôle le centre commercial et le secteur des grands hotels.

-Jeudi 29 janvier 1976 : Appel de Karame aux soldats qui ont abandonne leurs postes.

-Mardi 3 fevrier 1976 : L’armee a Dbaye, Mkalles et Damour.

-Vendredi 6 fevrier 1976 : Officiel : 850 militaires ont deserte leurs unites au cours des derniers evenements.

-Jeudi 11 mars 1976 : Coup de force du brigadier general Aziz Ahdab, qui proclame l’etat d’urgence, reclame la demission du president de la Republique et invite l’Assemblee a elire un nouveau chef de l’Etat dans les 7 jours.

-Vendredi 12 mars 1976 : *La situation sur le terrain se deteriore : trois nouvelles casernes se rallient au lieutenant Ahmad Khatib. Accrochages a Beyrouth dans le secteur des grands hotels. Bataille de blindes au Liban Nord : 20 tues, 100 blesses.
                                              *Le commandement de l’armee exige qu’il soit donne suite dans les 48h aux trois exigences suivantes : formation d’un nouveau gouvernement ; amnistie des militaires insurges ; poursuite de la collaboration avec la Syrie et la Resistance palestinienne.

-Dimanche 14 mars 1976 : Le Grand Serail occupe par les hommes du lieutenant Khatib. 11 tues, 17 blesses dans les affrontements a Beyrouth.

-Mercredi 17 mars 1976 : Combats acharnes autour de Kobeyat (Nord) : 11 soldats originaires du village perissent dans une embuscade.

-Jeudi 18 mars 1976 : Ahdab s’en remet a Damas pour denouer la crise.

-Dimanche 21 mars 1976 : Le brigadier Ahdab presse les politiciens de trancher.

-Mercredi 7 avril 1976 : La Surete Generale brule ses archives de crainte qu’elles ne tombent aux mains de certaines organisations.

-Vendredi 9 avril 1976 : Deux detachements de l’armee syrienne occupent le poste frontalier de Masnaa et trois positions de l’ALA dans la Bekaa.

-Lundi 19 avril 1976 : Les batiments de la Surete Generale ravages par un incendie. Bilan des combats : 50 tues, 90 blesses ; decouverte de 95 cadavres a Beyrouth.

-Vendredi 7 mai 1976 : Kadhafi incite a la revolution les forces nationales libanaises qu’il invite a rallier l’ALA du lieutenant deserteur Ahmad Khatib.

-Mardi 11 mai 1976 : Les progressistes assouplissent leur position : ils preconisent la reconstitution de l’armee sur une base non confessionnelle, et une table ronde.

-Vendredi 21 mai 1976 : Le brigadier general Aziz Ahdab renonce a toutes ses fonctions militaires.

-Vendredi 28 mai 1976 : Sur le terrain, c’est de nouveau l’escalade militaire : 81 tues, 141 blesses ; decouverte de 28 cadavres a Beyrouth. L’AIB bombarde : 45 obus tires par l’Armee du Liban causent d’importants degats aux batiments de l’aerogare. Le radar de la tour de contrôle mis hors d’usage.

-Samedi 29 mai 1976 : Tous les fronts s’embrasent : 190 maisons detruites ou endommagees a Kobeyat et Andaket, villages chretiens du Akkar, a la suite d’un bombardement sauvage que Joumblatt et Abou Ayad (Fath) reprouvent et qui a ete perpetre par l’ALA.

-Dimanche 15 aout 1976 : Tension a Saida a la suite de l’eviction du major Ahmed Boutari : ayant tente d’occuper la caserne Zogheib, celui-ci est arrete avec le lieutenant Sami Abdallah.

-Dimanche 22 aout 1976 : Kfarchima proclamee zone militaire.

-Samedi 9 octobre 1976 : Les miliciens conservateurs incendient la caserne de Nabatiyeh et bombardent la caserne de Marjeyoun.

-Mardi 12 octobre 1976 : Le general Ghoneim, commandant de la force de paix arabe au Liban, menace de retirer les Casques Verts si les combats se poursuivent.

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