Histoire de la guerre du Liban ; Perspectives internationales ; PUF :
-On ne peut pas nous enlever nos droits parce que certains ont peur et que d’autres sont impuissants. (Général Michel Aoun ; 4 novembre 1989).
-Des accrochages de plus en plus fréquents et de plus en plus violents opposent l’armée libanaise à la résistance palestinienne ai cours de l’année 1969.
-Le 28 janvier et les 7 et 8 avril 1970, seront signes les textes d’application de l’accord du Caire entre le Deuxième Bureau de l’armée libanaise et l’OLP. L’accord ne mettra fin ni aux exactions de l’OLP en territoire libanais, ni aux accrochages tels que ceux qui eurent lieu du 18 au 31 mars 1970 au cours desquels interviendront des miliciens phalangistes aux cotes de l’armée.
-Des le début de la guerre, et parce qu’une partie de la population libanaise fait délibérément le jeu de l’ennemi, les institutions sont paralysées et l’armée éclate.
-Le 23 mai 1975, un gouvernement militaire se constitue mais, sous les critiques des musulmans sunnites, démissionne 3 jours après.
-Le 25 novembre 1975, Rachid Karamé fait un constat d’impuissance devant le Parlement et prétend ne pas pouvoir faire intervenir l’armée qui est divisée. Suite aux bombardements, par deux avions Hawker Hunter de l’armée, des palestiniens et des islamo-progressistes qui assiègent Damour, Rachid Karamé démissionne le 18 janvier 1976 pour manifester son désaccord.
-L’armée libanaise, forte de 15000 hommes en 1975-1976, subit le même sort que les institutions politiques. Soit elle n’intervient pas dans les événements et elle est paralysée, soit elle intervient et elle est divisée. Le fait que l’armée regroupe des éléments de confessions différentes contribue soit à la rendre inutile soit à la faire éclater. Ainsi, des la fin du mois de janvier 1976, le lieutenant Ahmed Khatib entre en rébellion contre l’armée libanaise et fonde l’ALA. Le lieutenant Khatib, sunnite pro-palestinien, détourne une part importante de matériel militaire et est suivi par bon nombre d’officiers musulmans. Ses troupes sont stationnées dans la Bekaa et mènent le combat aux cotes des palestiniens. Un peu plus tard, la brigade a majorité chrétienne de Sarba (Jounieh) se constitue en Armée de Libération Libanaise (ALL) a laquelle se rallieront plusieurs casernes. Le 11 mars 1976, le brigadier Aziz Ahdab également sunnite pro-palestinien réussira à s’emparer de la télévision tentant un coup d’Etat militaire qui échouera. Encore un peu plus tard, seront créées les Avant-Gardes de l’ALA par le major Fahim el-Hajj dont les troupes stationnées dans la Bekaa protègeront la prestation de serment d’Elias Sarkis à Chtaura. Certains officiers druzes se constituent en Avant-Garde de l’Armée Maan dit aussi Mouvement du Jihad Druze oppose a Kamal Joumblatt. Se constitue encore l’Armée de Défense du Liban Sud qui deviendra l’ALS a tendance pro-israélienne dirigée par le major Saad Haddad. Au Nord, le colonel Antoine Barakat rallie, dans la région de Zghorta, les forces armées favorables à Sleiman Frangié. Sous la pression des événements, l’armée libanaise éclata donc en une multitude de tendances sur la base des clivages confessionnels de la société civile.
-Au terme de la période (1975-1976), on ne peut que constater que le Liban légal n’a pas résisté au choc de l’événement : les institutions sont malmenées et l’armée a éclaté selon des lignes de failles confessionnelles.
-Je savais, et c’est nous qui savions par la nature des choses, que la Résistance et les partis nationaux possédaient plus d’armes et de munitions que l’armée du Liban tout entière, et pas seulement les partis tels que les Kataëb ou le PNL (Discours du 20 juillet 1976 de Hafez el-Assad).
-La période qui nous intéresse se situe en 1978. Elle commence par un incident à la caserne de Fayadiyeh qui dégénère opposant l’armée libanaise et les forces chrétiennes aux syriens de la FAD, elle rebondit en une guerre de 100 jours, elle se clôt par la conférence de Beiteddine. La caserne de Fayadiyeh est l’une des plus importantes de l’armée libanaise et est située à proximité du ministère de la Défense. Les syriens de la FAD avaient installe un barrage non loin de l’entrée de la caserne. Le 7 février 1978, un accrochage oppose un officier libanais, le capitaine Samir Achkar, et ses troupes, aux éléments de la FAD. L’incident dégénère. La caserne est bombardée durant plusieurs jours.
Des éléments du PNL de Camille Chamoun se rangent aux cotes de l’armée tandis que les Forces Spéciales de Rifaat el-Assad, frère du président syrien, interviennent. Les bombardements s’étendent rapidement à l’ensemble du secteur Est de Beyrouth. Les divers assauts contre la caserne et contre Ain el-Remmaneh sont infructueux. Les syriens sortent humilies de l’épreuve enregistrant de très lourdes pertes.
L’incident de Fayadiyeh a montré aux chrétiens qu’ils pouvaient résister en dépit de l’occupation syrienne : tant à Achrafieh qu’à Ain el-Remmaneh, les forces syriennes disséminées furent attaquées et éprouvèrent un sentiment de totale insécurité.
-La conférence de Beiteddine se tient du 15 au 17 octobre 1978 sous les auspices de l’Arabie Saoudite. Elle fixe pour tache aux autorités libanaises de parvenir à l’entente nationale et de reconstruire l’armée.
Suite a la conférence, le Conseil des ministres est appelé à se prononcer sur un programme de démantèlement de tous les aspects militaires ne relevant ni de l’armée, ni des FSI, ni de la FAD et de ramassage des armes des milices.
-Simultanément a l’éclatement de l’armée, certaines unités stationnées au Sud, auxquelles s’étaient joints des volontaires, s’étaient regroupées autour du commandant Haddad qui contrôlait un certain nombre de villes et de villages partages en 3 zones situées a proximité de la frontière libano-israélienne (a l’Est : Marjeyoun ; au centre : Rmeich, Bent Jbeil, Ain Ebel, Yaroun ; a l’Ouest : Alma el-Chaab et Yarin).
-Le 15 mars 1978, un communique militaire israélien insiste sur le caractère limité de l’opération qui ne vise ni l’armée, ni la FAD et annonce la reddition d’un nombre important de bases palestiniennes.
-Le 27 mars 1978, le commandant Haddad annonce la formation de l’ALS.
-Le 13 juin 1978, Israël confie la ceinture de sécurité qui borde sa frontière aux commandants Haddad et Chidiac. Ainsi, 1500 miliciens de l’ALS contrôleront une ceinture de sécurité entre la FINUL et la frontière Nord d’Israël. Le 16 juin 1978, les miliciens de l’ALS s’opposent a l’entrée de la FINUL dans la zone qu’ils contrôlent.
Simultanément, au cours d’un sommet qui avait eu lieu le 13 mai 1978 entre les présidents Sarkis et Assad, il avait été décidé d’envoyer l’armée libanaise dans le Sud du pays. Le 31 juillet 1978, un détachement de 700 hommes de l’armée libanaise ne parvient pas a traverser Marjeyoun pour atteindre Tibnine ou il avait mission de s’installer ; l’ALS bloque sa progression en l’accusant d’être compose d’éléments syriens.
-Une tentative d’envoi de l’armée au Liban Sud dans la zone occupée par la FINUL a lieu du 15 au 18 avril 1979 en vertu de la résolution 444 du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui avait lie cette opération au renouvellement de la Force. L’ALS bombarde alors les villages situés dans la zone de la FINUL. Le 18 avril 1979, le commandant Haddad ne reconnaissant plus l’autorité centrale, proclame l’indépendance de la zone qu’il contrôle, ce qui signifie que l’armée libanaise n’a rien à faire dans cette zone.
-Aux mois de mars et d’octobre 1980, de nouvelles tentatives de déploiement de l’armée libanaise auront lieu sans plus de succès. L’armée libanaise sera forcée de se retirer le 25 octobre 1980.
-Au début de l’année 1979, des tractations portant sur la réorganisation de l’armée sont en cours et les retraits de la FAD pourraient s’expliquer comme autant de moyens de pressions destines à accélérer ce processus.
Suite au retrait des contingents non syriens de la FAD, l’armée récupère leurs positions notamment celles qu’ils tenaient aux abords du quartier chrétien d’Achrafiyeh et sur les voies d’accès y conduisant.
-Le 6 février 1980, le Conseil des ministres libanais annonce officiellement le retrait de la FAD de l’ensemble de Beyrouth et le remplacement des troupes syriennes par l’armée ce qui entraîne inévitablement une montée de la tension. Les 6 et 7 mars 1980 a lieu le retrait effectif des troupes syriennes de Beyrouth Est et de sa banlieue au profit de l’armée qui y est accueilli sous les acclamations.
-Il est décidé, le 15 mai 1979, d’unifier les Kataëb et le PNL et de former un parti unique qui représente la quasi unanimité du camp chrétien. Les accrochages ne cessent pas pour autant, ainsi le 20 mai 1979, de nouveaux affrontements ont lieu a Akoura puis, du 14 au 17 juin 1979, entre Ain el-Remmaneh et Furn el-Chebbak ou deux bataillons de l’armée s’interposent afin de ramener le calme.
-A Hadeth, quartier chrétien du Sud de Beyrouth, les miliciens du PNL livrèrent leurs permanences a l’armée les 8 et 9 juillet 1980, ce qui suscita de violents accrochages. La population manifesta publiquement sa désapprobation et demanda de retrait des combattants. Le désaccord initial entre armée et FL s’envenime à ce stade.
L’hostilité entre FL et armée atteindra son paroxysme en 1990.
-Dans une large mesure, l’alliance qui s’établira en 1990 entre l’armée commandée par le général Aoun et le PNL de Dany Chamoun afin de lutter contre les FL sera bâtie sur les données de 1980. Le sort de l’armée va désormais être au cœur des discussions et des discours politiques.
-Durant les années 1979 et 1980, l’armée libanaise, grâce a la pression internationale, se renforce, se restructure et se déploie dans des zones qu’elle avait du quitter au début des événements. Ce renouveau de l’armée n’est pas sans inquiéter les FL.
L’institution militaire est en question, soutenue par les uns et combattue par les autres.
-Lors de la visite a Paris effectuée par le président Sarkis au cours du mois de septembre 1978, il lui est clairement signifie que la France souhaiterait que l’armée soit redynamisée.
Afin d’encourager ce processus de restauration de l’institution militaire, certains contingents participant a la FINUL font part de leur intention de se retirer et d’œuvrer en vue d’écourter le mandat de cette force.
-Le Conseil des ministres adoptera, le 22 janvier 1981, le décret d’application de la nouvelle loi sur la Défense nationale et nommera Victor Khoury commandant en chef de l’armée.
Grâce a ce texte, le contingent saoudien de la FAD qui stationnait a Achrafieh et contrôlait ses voies d’accès est remplace par l’armée. Il en est de même du contingent syrien qui se retire de Beyrouth Est et de sa banlieue cédant la place à l’armée accueillie triomphalement par les populations. Par ailleurs, l’armée va être envoyée à plusieurs reprises au Sud du pays pour tenter d’y restaurer la souveraineté libanaise. Enfin, dans les combats qui opposent les FL au PNL, l’armée interviendra à plusieurs reprises afin que le calme soit rétabli. Cet ensemble de constatations montre bien que, durant cette période, l’armée tente de récupérer la plénitude de son autorité sur le territoire libanais. Il faut aussi et surtout remarquer que l’armée est plus particulièrement présente dans les zones chrétiennes, c’est-à-dire sur le territoire ou les FL s’imposent par des démonstrations de puissance.
BG ne peut qu’être contre le mouvement de restauration de l’armee.
-Des le début des opérations, l’armée a éclaté selon les lignes de faille confessionnelles. En tant qu’institution, l’armée a beaucoup souffert de la faillite du système politique.
Ce n’est que grâce au général Aoun que l’armée redeviendra un instrument opérationnel.
-Toute l’œuvre du mandat Elias Sarkis consiste à mettre sur pied l’armée envers et contre les syriens afin que son successeur puisse avoir les moyens de sa politique.
Le discours de BG va encore se durcir lorsque le 13 août 1980, à la suite du conflit avec les FL, le PNL cède ses permanences à l’armée dans le Sud de Beyrouth, à Baabda, Hadeth et Hazmieh. La collusion notoire entre l’armee et le PNL provoque des affrontements entre les militaires et les miliciens des FL les 10 et 11 septembre 1980. Des lors, BG fulmine contre l’armee.
Les éléments d’un conflit entre l’armée et les FL sont déjà là en 1980. Le conflit qui aura lieu entre ces deux formations au cours de l’année 1990 est en gestation des la première période de la guerre.
-Les 7 et 8 juin 1981, se reunit a Beiteddine le Comite quadripartite de vigilance qui avait ete cree au mois d’octobre 1978 par la Ligue arabe. Ce Comite regroupe les ministres des AE de Syrie, d’Arabie Saoudite et du Koweit auxquels s’ajoute le secretaire general de la Ligue arabe sous la presidence d’Elias Sarkis assiste par le president du Conseil, Chafic Wazzan, et le ministre des AE, Fouad Boutros. Les discussions du Comite se deroulent dans une situation de guerre generalisee. Elles portent sur le role de la FAD et celui de l’armee libanaise ainsi que sur les liens entre les FL et Israel.
-Le Document libanais, prepare par le ministre des AE libanais, Fouad Boutros, est construit autour de trois points : la rupture des relations avec Israel, l’application de l’accord du Caire ainsi que le retrait progressif de l’armee syrienne. Sur ce dernier point, il envisage le retrait de l’armee syrienne avant le 1er aout 1982 et le deploiement de l’armee libanaise par etapes.
-Le 26 juin 1981 a Beyrouth, sur proposition saoudienne, syriens et libanais se mettent d’accord pour confier aux FSI le contrôle de Zahle. Le 30 juin 1981, l’accord se concretise : le siege de Zahle est leve, la FAD abandonne ses positions autour de la ville, 95 combattants des FL munis de leurs armes individuelles sont autorises a quitter la ville et rejoignent Beyrouth ou leur est reserve un accueil triomphal, enfin 600 FSI prennent position dans la cite.
-Lors de l’invasion de 1982, Israel rejette les propositions palestiniennes de desengagement simultane avec deploiement de l’armee libanaise et retrait des combattants palestiniens dans 4 camps.
-Le 27 juin 1982, Israel fait connaître ses propositions : 15 organisations palestiniennes devront remettre leurs armes a l’armee libanaise, les combattants partiront en Syrie par convoi special du CICR.
-Sur le terrain, a la suite de l’evacuation des combattants palestiniens, l’armee libanaise et les FSI penetrent a Beyrouth Ouest au tout debut du mois de septembre 1982. Leur mission consiste a desarmer les milices, a recuperer les stocks d’armes et a prendre le contrôle des camps. C’est ainsi que, le 9 septembre 1982, l’armee libanaise entre dans Borj-Brajneh ce qui lui etait interdit depuis 1969 conformement aux accords du Caire.
-Les 19 et 20 septembre 1982, l’armee libanaise est conduite a se deployer a l’interieur et aux alentours des camps de Sabra et Chatila, apres les massacres qui y ont ete commis.
-Le 26 septembre 1982, l’armee israelienne se retire de Beyrouth Ouest, le 28, du port et le 29 de l’aeroport. Simultanement, l’armee libanaise entre dans cette partie de la ville ou elle se livre a de nombreuses arrestations.
-Du 2 au 15 octobre 1982, suite au depart des israeliens, l’armee libanaise et les FSI se deploient dans Beyrouth Ouest. De gigantesques operations de police y sont menees avec l’appui des contingents italien et francais de la FM. Le 14 octobre 1982, l’armee libanaise prend position a Hadeth, Hazmieh, et Baabda. Le 15, sont annonces les chiffres de 1441 personnes apprehendees et de 972 arretes. Le 3 novembre 1982, elle commence a se deployer en secteur chretien, a Beyrouth Est, ou les FL manifestent leur opposition quant au ramassage des armes et aux perquisitions pratiquees.
-Fin 1982, les americains fourniront a l’armee libanaise une aide en materiel militaire.
-Le 5 mars 1982, conformement a sa decision de mettre fin a la mission de la FAD, le gouvernement libanais dissout le commandement de la force a compter du 31 mars 1982 a 24h. Simultanement, il confie a l’armee libanaise le soin de prendre possession des equipements et des locaux qui avaient ete mis a sa disposition.
-Le 15 octobre 1982, afin de mettre fin a la presence des miliciens appartenant aux FL dans la zone, des notables druzes demandent qu’y soit deployee l’armee libanaise. A cet effet, l’armee israelienne effectue des retraits partiels et l’armee libanaise se deploie a sa place dans certains villages du Chouf a la fin du mois d’octobre.
-Des incidents FL –druzes ont lieu en octobre et novembre 1982, mais les barrages israeliens empechent l’armee libanaise d’intervenir.
-Afin de juguler le cycle de la violence, un comite de coordination regroupant l’ensemble des parties au conflit est cree des le 17 octobre 1982 et se reunit le 15 decembre 1982 a Baabda pour insister sur l’urgence du deploiement de l’armee libanaise dans la zone. Le 13 decembre 1982 sont egalement constituees des commissions mixtes PSP –FL –armee israelienne qui concluent que la securite de la region doit etre assuree par les armees israelienne et libanaise.
-Au debut du mois de juillet 1983, un plan de redeploiement des forces israeliennes est mis au point par le ministre de la Defense Moshe Arens qui affirme que l’operation s’effectuera en coordination avec l’armee libanaise et qu’il n’y aura pas de place pour le vide ou l’anarchie.
-Du 10 au 22 aout 1983, ont lieu des affrontements entre l’armee libanaise et le PSP. L’aeroport, les positions de l’armee a Kfarmatta et Aley, le ministere de la Defense et la mission israelienne de Yarze sont bombardes a partir du Chouf.
-Le 25 aout 1983, a l’occasion d’un message a la nation, le president Amine Gemayel annonca l’entree progressive de l’armee libanaise dans le Chouf apres retrait des elements appartenant aux FL qui y stationnent.
Le PSP refuse l’entree de l’armee libanaise dans le Chouf sans un accord prealable posant les fondements d’une entente nationale.
-Le 9 septembre 1983, l’armee libanaise s’installe sur la route cotiere et l’axe Beyrouth –Damas jusqu'à Aley.
-Du 15 au 25 septembre 1983, se deroula la bataille de Souk el-Gharb ou la 8e Brigade de l’armee libanaise, commandee par le colonel Michel Aoun, parvient a stabiliser le front tandis que la flotte americaine bombarde la Montagne a partir de la mer afin d’appuyer l’armee libanaise en aneantissant les batteries des adversaires.
L’intervention americaine aux cotes de l’armee libanaise est vivement critiquee par la Syrie et l’Union Sovietique.
-Un accord syro –saoudien avait ete adopte le 13 septembre 1983 a Damas. Il prevoyait un cessez-le-feu sous le contrôle d’observateurs neutres, le retour des refugies dans la Montagne, le remplacement de l’armee libanaise par les FSI, et la tenue d’une reunion de reconciliation nationale a laquelle participeraient la Syrie et l’Arabie Saoudite. Amine Gemayel refusa ces propositions et notamment exigea le maintien de l’armee dans la Montagne.
-Le 31 septembre 1983, le general Hakim, chef d’etat-major druze de l’armee libanaise, rejoint la garnison druze de Hammana et fait part de sa volonte de demeurer dans la Montagne par devoir national.
-En decembre 1983, Rachid Karame, leader sunnite de Tripoli, participe directement aux negociations ayant trait a l’evacuation d’Arafat et des loyalistes. Il tente de saisir l’occasion pour faire adopter un accord de pacification du Liban Nord ou prendraient position les FSI.
Le 18 decembre 1983, 350 FSI arrivent a Tripoli pour surveiller l’evacuation qui a lieu le 20.
-Le 5 fevrier 1984, Walid Joumblatt et Nabih Berri, dont les troupes s’emparent de Beyrouth Ouest et de la banlieue Sud apres de violents combats avec l’armee libanaise, exigent la demission du chef de l’Etat.
-Au debut du mois de novembre 1983, de violents combats eclatent d’une part entre Amal et l’armee libanaise dans la banlieue Sud de Beyrouth et, d’autre part, entre les druzes du PSP et l’armee libanaise sur le front de Souk el-Gharb ou le colonel Michel Aoun avait jugule la progression des forces islamiques a la fin de la Guerre de la Montagne.
A la mi-decembre 1983, les affrontements reprennent entre Amal et l’armee libanaise a Chyah et Borj –Brajneh.
-Le 13 janvier 1984, des accrochages ont lieu entre Amal et l’armee libanaise au centre de Beyrouth. Le lendemain, Nabih Berri accuse l’armee libanaise de jouer la provocation et bombarde la montagne chretienne jusqu’au Kesrouan. Le palais presidentiel de Baabda est egalement pris pour cible du 20 au 23 janvier 1984.
-Le 2 fevrier 1984, suite a des incidents qui eurent lieu a Ain el-Remmaneh, l’armee libanaise bombarde la banlieue chiite de Chyah et ses environs. Le 3 fevrier 1984, les combats s’etendent a l’ensemble de Beyrouth Ouest.
-Le 6 fevrier 1984, alors que la FM fait preuve d’une inertie totale et que l’armee libanaise abandonne ses positions, Amal investit Beyrouth Ouest et proclame le couvre-feu.
Amal et la 6e Brigade de l’armee libanaise, commandee par le general Chahine dans la Bekaa, se coalisent et empechent le colonel Michel Aoun de deployer ses troupes a Beyrouth Ouest.
-Le 14 fevrier 1984, les combats de Beyrouth se deplacent au Sud Est de la capitale a la region de Chahhar el-Gharbi qui tombe entre les mains du PSP et d’Amal : le long de la cote, Khalde est prise par Amal et Damour par le PSP le 15 fevrier. La 4e Brigade de l’armee libanaise, qui tenait la zone, se disperse vers le Sud dans les regions encore occupees par Israel. Seul le verrou de Souk el-Gharb tient bon.
-Le 23 juin 1984, alors que de nouveaux accrochages ont lieu, le gouvernement libanais adopte un plan de pacification pour Beyrouth ainsi que la grande banlieue.
Afin de mener a bien cette tache, le colonel Michel Aoun est promu general et nomme commandant en chef et president d’un nouveau conseil militaire dont le vice-president est le general Hakim. Le general Aoun confiera au colonel Elias Khalil le soin de reorganiser l’armee libanaise selon un programme en trois points qui prevoit une reprise en main du personnel, du materiel et de l’autorite.
Suivant ce plan, le general Aoun va muter plus de 170 officiers, nommer de nouveaux commandants de brigade, etablir un inventaire du materiel et renforcer la discipline. Mais le general Aoun ne sera pas suivi politiquement par le Parlement libanais qui ne votera pas les credits necessaires a la mise en œuvre de son plan. Ce n’est qu’en 1988 que l’armee libanaise aura les moyens materiels de realiser ses ambitions.
Au debut du mois de juillet 1984, les armes lourdes commencent a etre retirees des deux parties de Beyrouth et remises aux forces legales sous le contrôle des observateurs francais. Enfin, la 3e Brigade de l’armee libanaise, composee a la fois de chretiens et de musulmans, se deploie sur la ligne separant les deux secteurs de Beyrouth. Le 1er aout 1984 a lieu la reunification officielle de Beyrouth, ce qui n’empechera pas que des affrontements aient lieu notamment du 28 octobre au 11 novembre 1984 a la suite desquels un plan de pacification prevoiera l’installation de la 5e Brigade (chretienne) a l’Est, de la 6e (chiite) a l’Ouest et la 3e (mixte) dans le centre-ville, reglant ainsi de desaccord entre milices sur les modalites de deploiement de l’armee a Beyrouth. En ce qui concerne la Montagne et la zone de Chahhar el-Gharbi, la situation est encore plus problematique qu’a Beyrouth malgre les projets de retour des chretiens dans le Chouf et les plans de deploiement de l’armee libanaise sur la route cotiere de Beyrouth a l’Awali. Walid Joumblatt fait obstruction a cet ensemble de perspectives remettant en cause son autorite sur la zone.
-Sur le terrain, suite au retrait israelien d’une zone limitee a l’Est par le mont Barouk et au Sud par le fleuve Awali, les milices infeodees a Damas appuyees par les troupes syriennes l’emportent sur l’armee libanaise d’abord dans la Montagne, c’est-a-dire a l’Est de la zone evacuee, puis a Beyrouth Ouest et dans la banlieue Sud, c’est-a-dire au Nord de la zone evacuee enfin dans la region de Chahhar el-Gharbi, c’est-a-dire a l’Ouest de la zone evacuee (entre septembre 1983 et decembre 1984).
-Cette periode a egalement forge l’homme qui incarnera la destinee du Liban de 1988 a 1990. Michel Aoun y enregistre ses premiers succes : il tient le verrou de Souk el-Gharb, il est nomme commandant en chef d’une armee libanaise qu’il s’efforce de batir. Il representera l’antithese de cette periode dont il est issu incarnant l’autorite, le volontarisme et la liberation comme une revanche sur l’evenement fondateur. Ainsi que l’ensemble des chefs d’Etat libanais qui eurent a gerer la guerre, il saura refuser en depit des abandons.
-Du 22 au 26 fevrier 1984, le contingent US remet les positions qu’il occupait a Beyrouth Ouest et dans la banlieue Sud a la 6e Brigade de l’armee libanaise (chiite) et a Amal puis reembarque pour les USA.
-A partir du 23 mars 1984, et jusqu'à la fin du mois, le contingent francais se retire progressivement en cedant ses positions soit a la 6e Brigade de l’armee libanaise, soit aux FSI.
-La FM, prise au cœur des combats opposant l’armee libanaise a Amal a Beyrouth Ouest et remise en question par les mouvements terroristes, il n’y avait d’autres issues que l’evacuation ou l’engagement effectif. La 1e solution a prevalu, aucun Etat ne desirant s’impliquer durablement comme acteur du conflit.
-Les negociations israelo-libanaises destinees a mettre en place l’organisation du retrait israelien du territoire libanais debutent a Naqoura dans le Sud du Liban du 8 novembre au 20 decembre 1984. Ces negociations sont engagees sous le patronage des USA. La delegation libanaise, placee sous l’autorite du general Mohammed el-Hajj, est composee de trois officiers chretiens et de 3 musulmans. Les positions israeliennes consistent a demander un redeploiement de la FINUL, le maintien de l’ALS et la reconnaissance d’un droit de represailles en cas d’agression conduite contre Israel a partir du territoire libanais.
Les positions libanaises consistent, quant a elles, a revendiquer le retrait total d’Israel, le deploiement de l’armee libanaise a sa place, et le versement d’indemnites pour les torts causes.
-Le 16 fevrier 1985, les troupes israeliennes evacuent Saida, principale ville de la zone. Le jour meme, les milices musulmanes penetrent dans la ville. Quelques jours plus tot, le president Gemayel et le Premier ministre Rachid Karame avaient recu le soutien de Damas pour le deploiement de l’armee libanaise dans la zone liberee. Le 21 fevrier, relayant cette position, Abdel-Halim Khaddam reaffirme l’appui syrien a l’instauration de l’autorite legale a Saida qui vient d’etre evacuee. Amal et le PSP sont hostiles au deploiement de l’armee.
-Debut mars 1985, Abdel-Halim Khaddam, au cours de deux reunions de travail reunissant a Baabda les differentes tendances libanaises, elabore un programme de redeploiement de l’armee libanaise avec l’aide de la Syrie.
-Un plan de paix prevoyant le deploiement de la 1e Brigade de l’armee libanaise, prosyrienne, et le retour des populations civiles chretiennes ayant fui les regions de Saida et de l’Iklim el-Kharroub est propose, le 1er mai 1985.
Les zones evacuees tombent entre les mains des milices ou des brigades infeodees a Damas. C’est ainsi que le PSP recupere Jabal el-Barouk et que la 1e Brigade de l’armee libanaise (sous contrôle syrien) se deploie dans la Bekaa occidentale, du 13 au 24 avril 1985.
-Au terme de l’annee 1982, les pasdarans sont si bien implantes au Liban qu’ils occupent l’hotel de ville de Baalbeck et s’emparent egalement de la caserne Cheikh Abdallah.
-Le 8 janvier 1983, lors d’une visite du Premier ministre libanais Chafic Wazzan au president Assad, est elabore un plan de pacification de Tripoli prevoyant la releve des elements appartenant au Fath par des FSI.
-Le 3 octobre 1985, la Syrie impose, a Damas, la signature d’un accord entre les 4 milices qui lui sont alliees a Tripoli (PSNS, PCL, Baath, PAD) et Cheikh Chaaban pour le Tawhid. Cet accord prevoit le contrôle militaire de la ville par l’armee syrienne et les FSI, la creation d’un comite de coordination preside par Rachid Karame, ainsi que le ramassage des armes lourdes.
-La 1e guerre des camps commence le 19 mai 1985, date a laquelle Amal, la 6e Brigade chiite, et certains elements de la 3e Brigade de l’armee libanaise tentent de reduire les 3 camps palestiniens de Sabra, Chatila et Borj –Brajneh, situes dans la banlieue Sud de Beyrouth.
Le 17 juin 1985, un accord est conclu a Damas entre Amal, le Front du Salut National palestinien et le Front National Democratique libanais. Il prevoit un cessez-le-feu, le retrait d’Amal et de la 6e Brigade de l’armee libanaise aux positions qu’elles occupaient avant le conflit, la liberation des prisonniers, l’organisation de la securite des camps qui sera confiee a des FSI ayant des postes de surveillance a l’interieur de leurs enceintes, le ramassage des armes lourdes et moyennes qui devront etre transferees hors des camps sous la surveillance d’un comite mixte de coordination compose de delegues des trois parties avec la participation d’un observateur syrien.
-Au debut du mois d’aout 1985, les FSI se deploient simplement aux abords des camps de Sabra et Chatila a la place d’Amal mais l’apaisement est de courte duree.
-Le 2 juin 1986, Amal et la 6e Brigade tentent d’investir Chatila et Borj –Brajneh.
La fin du mois de juin 1986 est marquee par la reprise des combats particulierement le 27 juin ou Amal et la 6e Brigade tentent a nouveau d’investir les camps de Beyrouth et de Tyr.
Le 28 juin, le 6e Brigade de l’armee libanaise se deploie a Beyrouth Ouest pour mettre un terme aux affrontements entre les milices et des observateurs syriens se positionnent autour des camps palestiniens afin de surveiller le cessez-le-feu qui avait ete conclu le 11 juin 1986.
-Au debut du mois de juillet 1985, un 3e conflit entre milices islamiques opposa la milice chiite Amal au PSP druze a Beyrouth Ouest. Amal et le PSP ont en effet recupere les positions evacuees par l’armee libanaise et la FM et c’est desormais entre les 2 milices victorieuses qu’un conflit territorial et de leadership eclate.
-Une des clauses de l’accord tripartite (28 decembre 1985) :
l’armee libanaise sera principalement affectee a la lutte contre Israel. Il est prevu que : « Sa reconstruction s’effectuera sur la base d’une ideologie nationale de lutte. Cette ideologie trouvera son fondement dans les principes qui determinent l’identite du Liban et son appartenance a son environnement arabe. Cette reedification s’accomplira en harmonie avec les demarches deployees en vue de la coordination et de la complementarite strategique avec la Syrie ».
En matiere de politique de defense : « Il y a lieu de s’entendre sur le stationnement d’unites de l’armee syrienne au Liban dans des points fixes par des commissions militaires conjointes, conformement aux imperatifs strategiques de securite du Liban et de la Syrie et cela, en attendant la reedification de l’armee libanaise et sa rehabilitation avec le concours de la Syrie.
-Elie Hobeika passe a l’action contre Amine Gemayel en attaquant, le 13 janvier 1986, les milices Kataeb du Metn Nord ainsi qu’une brigade de l’armee libanaise a Sinn el-Fil, tandis que le president est a Damas ou il s’entretient avec Hafez el-Assad. Le lendemain, une treve s’instaure grace a l’intervention du general Michel Aoun, commandant en chef de l’armee libanaise.
-Le 16 janvier 1986, Elie Hobeika est en tres mauvaise posture : assiege dans son PC de la Quarantaine, il est contraint de donner sa demission, il est ensuite evacue sous la protection de l’armee libanaise et du general Michel Aoun vers le ministere de la Defense puis quitte Beyrouth pour la France tandis que les bombardements syriens se poursuivent.
-Des bombardements sur Souk el-Gharb visant egalement le palais presidentiel de Baabda ont lieu du 30 janvier au 6 fevrier 1986. Ils opposent la 5e Brigade de l’armee libanaise et le PSP. Les lignes s’embrasent le 9 fevrier, les 3 et 4, 20, 26 et 27 mars, les 24 et 29 avril, puis du 2 au 8 mai ainsi que les 21, 22, 23 et 30 mai, les 20 et 21 juin, le 27 juillet, les 12 et 18 octobre 1986.
-A la fin du mois de juin 1986, afin de faire regner l’ordre dans le secteur musulman de la capitale, 250 hommes des Forces speciales syriennes, 80 officiers et des membres des services de securite places sous la direction du general syrien Ghazi Kanaan recoivent pour mission d’encadrer et d’appuyer une force speciale commandee par le colonel Farchoukh comprenant 900 hommes de l’armee libanaise appartenant a la 6e Brigade (chiite), a la 11e Brigade (druze) et a la 12e Brigade (sunnite) auxquels s’adjoignent des FSI. Cette force a pour mission d’organiser des patrouilles mixtes a Beyrouth Ouest et de mettre en application les nouvelles mesures de securite. Elle demantele les barrages, et se deploie, dans le courant du mois de juillet et au debut du mois d’aout, tant a Beyrouth Ouest que dans la banlieue Sud de la capitale malgre les vives reticences du Hezbollah.
-Entre le reglement du conflit Amal –PSP et celui du conflit Amal –palestiniens, le 4 mars 1987, 350 soldats de la 12e Brigade (sunnite et chiite) de l’armee libanaise se deploient de l’AIB au pont sur le fleuve Awali a l’entree Nord de Saida. Le 14 avril 1987, les troupes syriennes appartenant aux Forces speciales se deploient dans la meme zone qui longe la route cotiere du Sud, s’ajoutant aux hommes de la 12e Brigade.
-Un accord est signe le 20 janvier 1988 au siege des observateurs syriens a Beyrouth Ouest. Il prevoit le retrait d’Amal et de la 6e Brigade chiite de l’armee libanaise de la peripherie des camps de Chatila et Borj-Brajneh.
-Les affrontements entre Amal et Hezbollah s’achevent officiellement le 5 novembre 1990 par la signature a Damas d’un accord entre Nabih Berri (Amal) et Sobhi Toufayli (Hezbollah) conclu sous le copatronage des ministres syrien et iranien des AE. L’accord prevoit un cessez-le-feu, le retour des deplaces dans leurs localites d’origine, le deploiement de l’armee libanaise au Sud du pays et un engagement des deux parties a appliquer le precedent accord qui avait ete conclu a Damas le 22 fevrier 1989.
Cela n’empechera pas les combats de rebondir au mois d’octobre et dans la 1e quinzaine du mois de novembre 1991. L’armee libanaise interviendra le 18 novembre 1991 pour mettre un terme aux affrontements sporadiques. Le lendemain, les deux parties publieront un communique commun d’arret des combats.
-Des le debut de l’annee 1988, le general Michel Aoun, commandant en chef de l’armee, se pose comme un recours afin que le processus constitutionnel soit respecte. Michel Aoun est un homme credible qui jouit d’un certain charisme non seulement pour avoir tenu le verrou de Souk el-Gharb lors du deferlement des milices islamiques vers Beyrouth au moment de la guerre de la Montagne sauvant ainsi le palais presidentiel de Baabda mais aussi parce qu’il s’agit d’un homme integre qui s’est efforce de reorganiser et d’equiper l’armee libanaise en depit des difficultes que l’entreprise presentait. Le raisonnement de Michel Aoun, bien qu’aux antipodes de celui de Damas, tend au contrôle des milices mais par la legalite libanaise et non par la Syrie et sous-entend leur inutilite non plus pour l’accession au pouvoir mais en vue de la restauration de celui-ci. La logique de respect de la legalite du general Aoun est donc, par essence, exclusive du fait milicien tantot simplement contrôle, tantot radicalement supprime. Des le debut de l’annee 1988, le general Aoun devait se heurter aux milices peu desireuses de lui ceder la place.
La premiere initiative milicienne emane du PSP druze et de son chef Walid Joumblatt. Elle vise a demontrer l’inefficacite de l’armee libanaise par une provocation. Le 1er janvier 1988, en effet, un helicoptere de l’armee libanaise est detourne vers le Chouf par un officier druze. A titre de represailles, l’armee libanaise met en place, des le lendemain, un blocus des ports druzes de Khalde et de Jiye. Walid Joumblatt, tout en denoncant la totale allegeance de l’armee libanaise au president Amine Gemayel, accepte un compromis qui consiste a remettre l’helicoptere detourne a la 11e Brigade druze de l’armee libanaise stationnee a Hammana. Des lors, le blocus est leve le 15 janvier. Le PSP, qui a voulu tester les defenses du general, a pris conscience de sa determination a faire regner l’ordre, y compris en utilisant les moyens militaires dont il dispose.
Un 2e axe de confrontation oppose l’armee libanaise aux FL. Le 4 mai 1988, alors que l’armee libanaise effectue une tentative de deploiement dans le secteur chretien, plusieurs incidents eclatent avec les FL peu desireuses de ceder le terrain. Pour faire comprendre leur determination, les FL mobilisent pres de 2000 hommes, si bien que le president Amine Gemayel, conscient du risque de conflit, rappelle aux militaires qu’ils sont lies par l’obligation de reserve, par ailleurs, celui-ci impose le remplacement des soldats par des FSI. Au cours de l’ete 1988, a l’occasion de la campagne presidentielle, le general Aoun fustige a plusieurs reprises dans ses discours les milices chretiennes.
-Nous avions vu comment, avec Bechir Gemayel, les rapports entre l’armee libanaise et les FL etaient devenus conflictuels. Par ailleurs, lors de la bataille de Soul el-Gharb de septembre 1983, le colonel Aoun a la tete de la 8e Brigade de l’armee libanaise avait tenu bon face aux forces islamiques et plus particulierement aux druzes du PSP, cloturant ainsi leur avance lors de la guerre de la Montagne. Les deux axes de conflit sont donc traditionnels. Le fait qu’ils soient ravives denote la montee en puissance de l’armee libanaise et la volonte du general Michel Aoun d’imposer aux milices la solution de la legalite. Ce debut d’annee 1988 est egalement porteur des conflits ulterieurs qui marqueront le passage du general Aoun au pouvoir car la guerre de liberation commencera par le blocus des ports appartenant aux milices islamiques et parce que la periode s’achevera par une opposition irreductible entre l’armee libanaise et les FL.
Le renforcement de la presence de l’armee libanaise est directement lie a la personnalite du general Aoun et a la periode electorale. Le general Aoun rappelle, d’une part, la vocation de l’armee libanaise a assurer la securite des elections et, d’autre part, affirmera le 11 aout 1988 qu’il a « pris ses dispositions pour remplir un vide constitutionnel ». Le general Aoun entend donc prendre part activement au processus electoral en tant que representant de la legalite.
-L’atteinte a la souverainete libanaise a travers un accord syro-US designant Mikhael Daher president est refusee par le patriarche maronite, Mgr Sfeir, par le president de la Republique Amine Gemayel, par le chef des FL Samir Geagea et par le chef de l’armee libanaise, Michel Aoun.
-Le 23 septembre 1988, le mandat du president Amine Gemayel arrive a expiration. Quelques minutes avant que celui-ci ne s’acheve, le president Gemayel nomme le general Aoun comme president du Conseil des ministres a la tete d’un cabinet restreint compose d’officiers chretiens et de confession islamique. Les officiers musulmans et druzes qui avaient ete pressentis se recusent.
-Afin de faire acte d’autorite, Selim Hoss nomme le general Khatib chef de l’armee par interim et, le 22 novembre 1988, afin de feter le 45e anniversaire de l’Independance libanaise, deux defiles separes sont organises.
-L’occupation syrienne a provoqué la partition de l’armée, des FSI et de la Sûreté Générale, ainsi que d’autres administrations publiques, de même qu’elle a imposé une tutelle sur la Banque Centrale.
-Entre le général Aoun et Samir Geagea, entre l’armée et les FL, un facteur de médiation et de compromis a disparu avec l’éviction d’Amine Gemayel héritier et frère des chefs historiques et charismatiques du camp chrétien mais aussi ancien président de la République.
-Le 13 fevrier 1989, des miliciens des FL refusent de se soumettre au contrôle des militaires a un barrage de l’AL. L’incident degenere et des accrochages ont lieu entre l’AL et les FL a Beyrouth Est, dans le Metn Nord et dans le Kesrouan. Le 14 fevrier, les affrontements sont particulierement violents et une cinquantaine de personnes sont tuees. Le general Aoun traite alors les FL de « mafia fasciste qui tente de se substituer a l’Etat de droit ». Le 15, un cessez-le-feu est conclu entre les deux formations mais la situation reste tres tendue.
-Le 24 fevrier 1989, les FL cedent a l’AL quatre controles douaniers ainsi que celui du 5e bassin du port de Beyrouth. Ces concessions destinees a sacrifier a la legalite renaissante representent une perte de recettes importante pour les FL qui considerent que la paix et l’unite du secteur chretien est a ce prix.
-Pour avoir combattu les FL, le general Aoun devient populaire dans le camp islamique tandis que, dans le camp chretien, il s’impose comme l’homme qui restaure la legalite face aux ecces reels ou supposes des FL.
-Le peuple chretien est traumatise. Ses dirigeants se posent la question : comment en est-on arrive la ? On savait que l’AL et les FL avaient des projets differents et qu’il existait une tension entre les deux formations mais l’on pensait que la lucidite des dirigeants pourrait eviter le conflit. Le passage a l’acte a entraine un mouvement de stupeur, de crainte et de reprobation.
-Au debut de 1989, la ligne qui separe l’AL des FL est devenue active sans pour autant conduire a l’explosion veritable. La ligne qui separe le camp chretien du camp islamique est aussi radicalisee puisque la separation est desormais absolue compte tenu de l’existence des deux appareils politiques et administratifs et que le veritable adversaire, celui qui manipule les forces islamiques, a ete clairement designe par le general Aoun comme etant la Syrie.
-Le conflit entre l’AL et les FL avait trouve une solution rapide et definitive.
Le 6 mars 1989, le general Aoun, fort de sa toute recente victoire sur les FL, decide d’appliquer le meme regime aux milices islamiques. Concretement, il constitue a cette date une chambre des operations maritimes et decrete d’une part le blocus du littoral libanais et d’autre part la fermeture des ports illegaux. La mesure vise en premier lieu les ports controles par le PSP druze de Walid Joumblatt qui lui procurent des rentrees plus que substantielles. L’interesse proteste energiquement et rechauffe le front de Souk el Gharb ou ses troupes sont en contact avec l’AL. Le general Aoun decide alors, le 11 mars, de fermer l’AIB. Du 6 au 13 mars, chaque matin, des bombardements ont lieu sur les ports situes en zone islamique afin de dissuader les navires d’y entrer.
-Durant la nuit du 13 au 14 mars 1989, une activite febrile regne dans le secteur chretien. Une reunion entre les representants de l’AL et ceux des FL est particulierement tendue au point que l’on peut croire que le conflit de fevrier va reprendre. Le ciel est effectivement noir en ce 14 mars 1989 et la tension est perceptible dans les rues, les gens se pressent pour faire leurs courses et rentrer. En debut d’apres-midi, les rues sont pratiquement desertes. C’est dans cette atmosphere de fin du monde que les syriens bombardent massivement l’ensemble des secteurs tenus par l’AL en epargnant soigneusement ceux des FL. L’AL riposte immediatement, et le general Aoun declare : « La guerre de liberation vient de commencer…mon gouvernement a decide de prendre toutes les mesures pour chasser les syriens ».
-La premiere periode de bombardements est particulierement dure. Les artilleurs syriens prennent pour cible les infrastructures economiques, politiques et de communication situees dans le secteur chretien. C’est ainsi que les reservoirs de carburant de Dora sont touches et explosent, la detonation est entendue jusqu'à Saida et les populations sont invitees a se proteger des gaz toxiques. Tres rapidement, les FL se mobilisent et menent le combat aux cotes de l’AL du general Aoun. Les brigades de l’AL situees dans le secteur islamique n’interviennent pas pour preserver l’unite de l’institution militaire.
-Le 13 aout 1989 est une journee d’enfer. Ce jour-la, les forces syriennes et les miliciens druzes du PSP bombardent sauvagement le secteur chretien tentant d’effectuer un mouvement de percee sur le front traditionnel de Soul el Gharb. La tentative echoue lamentablement et le general Aoun, pour la 2e fois, remporte la bataille de Souk el Gharb.
-Le 23 septembre 1989, le cessez-le-feu de la guerre de liberation est absolu. Le 24, le blocus est leve et le trafic reprend a l’AIB.
-Le 2e point de l’accord de Taef prevoit la dissolution des milices dans les 6 mois a partir de l’adoption du document et le renforcement des FSI et de l’AL.
-Le 28 novembre 1989, Selim Hoss demet le general Aoun de ses fonctions de commandant en chef de l’AL afin de le remplacer par Emile Lahoud.
Le 15 decembre, il arrete le versement des soldes des 5 brigades de l’AL restees fideles au general Aoun.
Ces mesures ne parviennent pas a faire ceder le general Aoun, dont les troupes ne desertent pas et dont les partisans sont toujours aussi nombreux a Baabda.
-Au debut de la guerre de liberation, la situation etait tres tendue entre l’AL et les FL qui venaient de se battre au cours du mois de fevrier 1989.
Prises de court par la decision de declencher la guerre de liberation, bon gre, mal gre, les FL s’engagerent aux cotes de l’AL pour combattre l’envahisseur syrien. Au tout debut du conflit, les artilleurs syriens prirent soin de ne pas bombarder les zones tenues par les FL pour tester la reaction. Ils s’apercurent tres vite que non seulement les FL intervenaient, mais que leur bombardement etait encore plus devastateur que celui de l’AL.
-Le conflit ouvert entre l’AL et les FL commence le 30 janvier 1990 par une declaration musclee du general Aoun dans laquelle il fait part de sa decision de dissoudre la formation chretienne.
La premiere phase du conflit est une phase d’operations militaires avec conquete de terrain.
Du 4 au 6 fevrier, apres de rudes combats, le general Aoun parvient a prendre le contrôle du village de Dbaye et de la region du Metn, ce qui lui permet de couper les FL en deux zones : la region du Kesrouan au Nord, du Metn et l’implantation des forces a Beyrouth au Sud du Metn. Ce contrôle permet en fait de couper l’autoroute qui relie Beyrouth a Jounieh et qui constitue la colonne vertebrale du secteur chretien. Le 8, un cessez-le-feu est conclu mais ne tient pas. Le general Aoun propose a Samir Geagea d’integrer les FL au sein de l’AL et de rentrer dans son gouvernement. Le 15 fevrier, au prix de combats tres lourds, l’AL reussit a s’emparer du quartier populaire d’Ain el-Remmaneh prenant ainsi en tenaille le fief des FL, la zone residentielle d’Achrafieh.
Les FL, au prix d’un siege sans merci, parviennent a s’emparer de la caserne de commandos, troupes d’elite de l’armee, situee a Adma. Les commandos sont remis a l’AL par l’intermediaire du CICR. Au terme de cette premiere phase, les zones d’influence des protagonistes se sont stabilisees et homogeneisees. Le pays chretien est divise en 3 regions : celle de l’AL, c’est-a-dire la zone allant du Musee a Furn el-Chebback et Ain el-Remmaneh, les regions de Baabda, Hazmieh, Jamhour ainsi que la montagne du Metn et son littoral jusqu'à Dbaye et les deux zones tenues par les FL, c’est-a-dire d’une part Achrafieh et d’autre part le Kesrouan, Jbeil compris, littoral et montagne (cette derniere zone est totalement coupee de Beyrouth par voie de terre). On estime que la zone occupee par les FL recouvre 600 Km2 et celle occupee par l’AL 400 Km2. Si les FL ont ete coupees en deux zones, l’AL ne dispose plus d’acces a la mer pour importer armement et munitions. Les protagonistes ne se sont pas departages.
La 2e phase est une phase d’operations militaires sans conquete de terrain. Durant cette phase, les protagonistes tentent de faire bouger les nouvelles lignes au prix de violents combats. C’est ainsi que le 1er et le 2 mars, l’AL tente d’investir le QG des FL de la Quarantaine sans y parvenir tandis que le 29 mars les FL tentent un assaut infructueux sur les lignes qui separent le Metn du Kesrouan.
La 3e phase est une phase de recherche d’appui du cote de la zone controlee par les syriens. Le 9 mars 1990, le general Aoun n’hesite pas a declarer au quotidien An-Nahar qu’il est prêt a « parler a ses freres syriens sur la base de la souverainete du Liban ». Il est d’ailleurs fourni en munitions par les milices infeodees a la Syrie qui a tout interet a entretenir le conflit interchretien ( les voies de passage sont ouvertes entre les zones controlees par l’AL et celles controlees par les milices prosyriennes afin d’y faire transiter des munitions).
Samir Geagea, de son cote, invite le 4 avril 1990 Elias Hraoui a venir prendre possession des casernes recuperees sur l’AL sises dans les zones sous son contrôle. Elias Hraoui voudrait repondre a l’invitation de Samir Geagea, mais sent bien que la proposition est tactique. Il a peur de s’embourber dans le conflit et pretexte l’insuffisance numerique et de preparation des brigades sous son contrôle afin de ne pas intervenir.
La 4e phase est une phase de blocus terrestre et maritime. Le general Aoun, desireux de pouvoir importer des armes et des munitions par la mer declare legal le petit port de plaisance du Golden Beach, dans la region du Metn. Au debut du mois de mai 1990, le general Aoun decrete le blocus maritime entre Beyrouth et Madfoun (soit l’ensemble du littoral chretien) avec interdiction aux navires de s’aventurer dans la limite d’une zone dite militaire situee a 45 Km des cotes libanaises. En depit des bombardements, les FL, grace a leur superiorite navale, ne respectent pas le blocus. Le blocus s’etend alors au domaine terrestre : les voies de passage internes aux regions chretiennes sont hermetiquement fermees. S’ouvrent alors, pour tourner le blocus terrestre, de nouvelles voies de passage entre les regions chretiennes et les regions controlees par la Syrie.
Les chefs sont coinces dans leur logique et le reduit chretien est exsangue et asphyxie par les bouchons interminables que creent les controles aux multiples voies de passage entre les differentes zones tenues par l’AL ou les FL.
-Le 27 septembre 1990, les unites commandees par Emile Lahoud relevent les miliciens des FL aux differents points de contrôle qui entourent le bastion du general. Il est vrai que cette releve n’en est pas une car ce sont, en realite, les unites commandees par Paul Fares (militaire qui, des le debut du conflit interchretien etait entre en dissidence pour se ranger aux cotes des FL) qui assurent la releve sur les barrages tandis que les hommes d’Emile Lahoud sont un peu en retrait. Il en est ainsi aux points de contrôle de Baskinta, Nahr el-Mott, Salome et Nahr el-Kalb ainsi qu’autour d’Achrafieh. A partir du 28 septembre 1990, c’est tout approvisionnement des zones controlees par le general Aoun qui est interdit.
-Le 1er octobre 1990, un incident a Nahr el-Mott (banlieue Nord de Beyrouth) : des manifestants se trouvent pris au milieu de tirs dont on ignore l’origine (provocation ou tension des hommes qui tenaient le point de passage). La tuerie fait 25 morts et est unanimement condamnee.
-Le 11 octobre, le general Aoun sonne le rappel de l’ensemble de ses partisans qui se massent a Baabda. Le lendemain, alors que le Departement d’Etat US laisse entendre qu’il n’y aura pas d’assaut contre le Metn affirmant que « davantage de violence n’est pas la reponse aux problemes du Liban », il apparaît certain que l’intervention aura lieu. L’heure est grave et, autour du general Aoun, se regroupent ceux qui sont prets a resister a ses cotes parmi lesquels bon nombre d’anciens compagnons d’armes de Bachir Gemayel qui ont mene le combat d’un bout a l’autre. Le 12 au soir, le general fait l’objet d’une tentative d’assassinat mais en sort indemne.
-Le 13 octobre 1990, a 7h du matin, la bataille du Metn est engagee. L’aviation syrienne entre en scene, prenant pour cible le palais presidentiel de Baabda et le ministere de la Defense a Yarze. Les lignes sont enfoncees par les blindes syriens qui progressent rapidement dans le Metn. Les FL qui encerclaient la zone n’interviennent pas ni pour se battre aux cotes des troupes libanaises du general Emile Lahoud qui secondent les syriens, ni pour tenter de reconquerir du terrain en profitant de cette occasion. Le general Aoun comprend qu’il n’y a plus rien a faire si ce n’est d’epargner des vies humaines. Elias Hraoui exige alors qu’il se rende a l’ambassade de France pour negocier un cessez-le-feu. A la demande de l’ambassadeur Rene Ala, il se laisse convaincre et se rend a la chancellerie en compagnie de 3 de ses officiers et de 2 soldats.
De l’ambassade de France, il appelle ses troupes, dans un communique pathetique, a se rallier aux brigades de l’AL commandees par Emile Lahoud. Elie Hobeika, dont le general avait assure l’evacuation lorsqu’il etait encercle par Samir Geagea a la Quarantaine, accompagnera Mme Aoun et ses enfants jusqu'à l’ambassade de France. Sur le terrain, pres d’une centaine de soldats appartenant aux brigades du general Aoun sont executes par les syriens en depit de leur reddition. Un peu partout, on signale des executions (Dahr el-Wahech, Baskinta, Kfarchima, Bsous). Le bilan de l’offensive du 13 octobre 1990 est particulierement lourd puisque l’on denombre plus de 200 morts et 600 blesses.
-Le 21 octobre 1990, des inconnus dont irruption au domicile de Dany Chamoun, chef du PNL, rallie au general Aoun ; celui-ci est assassine ainsi que son epouse et 2 de ses 3 enfants.
-Le sort des officiers et soldats libanais emprisonnes a Damas constitue une autre source de preoccupation.
-Le general Aoun est inculpe de detournements de fonds et, le 1er novembre 1990, Elias Hraoui insiste sur le fait qu’il ne pourra sortir impunement de l’ambassade de France. A la mi-decembre, 5 de ses officiers pourront quitter l’ambassade, lui-meme ne sera autorise a sortir, apres de multiples tractations, qu’au mois d’aout 1991. Il s’installera en France sous reserve de diverses interdictions destinees a empecher un eventuel retour prochain sur la scene libanaise.
Le general Aoun etant politiquement elimine, le plan de Taef peut continuer a s’executer en toute quietude.
-Le 15 octobre 1990, Selim el Hoss rend public un plan de desengagement des milices du Grand Beyrouth, c’est-a-dire de Nahr el-Kalb au Nord a Damour au Sud et a Aley a l’Est. Dans cette zone, les milices devraient disparaître au profit d’un deploiement de l’AL.
Des negociations sont engagees par les FL en vue de definir les compositions des brigades chargees de controler le quartier chretien d’Achrafieh.
-Au cours du mois d’avril 1991, le ton monte entre les palestiniens et Elias Hraoui. L’opposition palestinienne fut reduite militairement. Les combats s’acheverent par un cessez-le-feu conclu le 4 juillet 1991. Les palestiniens devant soit remettre leurs armes aux autorites libanaises, soit les retirer du pays en contrepartie d’un engagement libanais a reconnaître leurs droits politiques et sociaux.
-Le port de Beyrouth a ete recupere par l’AL le 22 fevrier 1991, et les ports illegaux le 11 mars 1991 (Dbaye, Golden Beach, Jamil Gemayel, Uzai, Khalde et le 5e bassin du port de Beyrouth).
-En ce qui concerne le Hezbollah, la caserne Cheikh Abdallah a ete recuperee a Baalbeck.
-En ce qui concerne les FL, l’AL a recupere l’immeuble de la LBC, le casino du Liban, et investi la Quarantaine, siege de Samir Geagea, ce qui a declenche un sentiment d’emotion generale, compte tenu du caractere pour le moins cavalier de l’operation.
-Un 4e aspect de la normalisation concerne la tentative de deploiement de l’AL sur l’ensemble du territoire. Une premiere decision de deploiement de l’AL dans le Sud de la Bekaa Ouest a ete prise des le 1er fevrier 1991, mais celle-ci ne fut que partiellement executee au cours de l’annee apres d’apres combats avec les palestiniens. L’AL est d’abord parvenue a se deployer a Saida et jusqu'à Kfarfalous, puis a Mieh-Mieh et a Tyr jusqu'à la limite de la zone de stationnement de la FINUL. Le deploiement fut ensuite impossible compte tenu des mises en garde d’Israel et de l’ALS (Jezzine et Iqlim el-Touffah). L’AL parvint toutefois a se deployer dans deux villages de l’Iqlim (Zawter-Est et Ouest) dans le courant du mois d’aout 1991. Le 9 octobre 1991, une lettre du secretaire general de l’ONU informa clairement le gouvernement libanais de son refus du deploiement de l’AL dans la zone tenue par la FINUL. M. Goskel, porte-parole de la FINUL, dementit l’eventualite du retrait de la Force et son remplacement par l’AL. Le deploiement est donc encore inacheve et les incidents se multiplient a la frontiere Sud du pays.
-L’AL a ete deployee dans la montagne pour favoriser le retour des refugies.
-Le 31 octobre 1991, les USA octroient une aide militaire a l’AL.
-Un accord de defense et de securite a ete signe entre le Liban et la Syrie a Damas le 1er septembre 1991. Cet accord interdit « tout acte, toute action, toute organisation susceptible de porter atteinte a la Syrie ». Il prevoit une obligation d’extradition de ceux qui menaceraient la securite de l’autre partie ainsi qu’une obligation d’information. Par ailleurs, les armees syrienne et libanaise sont invitees a se rapprocher et un Comite des affaires militaires est institue. Enfin, l’accord prevoit une collaboration dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et le trafic de la drogue.
-A l’occasion de la visite a Paris du president du Conseil libanais Rachid Solh le 29 juillet 1992, le ministre francais des AE, Roland Dumas, affirme : « Aujourd’hui plus que jamais, la souverainete libanaise semble a portee de main : l’AL etendra en septembre prochain son autorite sur le territoire libanais parallelement au retrait syrien ».